La manifestation des agriculteurs à Bruxelles lundi gagne du soutien : « L’agriculture européenne risque de devenir une bonne affaire »

Les agriculteurs bloqueront à nouveau les rues de la capitale avec leurs tracteurs lundi. Après les associations wallonnes et les organisations de jeunesse, le Syndicat général des agriculteurs et les membres de l’Union des agriculteurs les rejoignent désormais également. Seul le groupe le plus radical, la Farmers Defence Force, restera pour l’instant au pays. Il se concentre sur le cours.

Jorn Lelong

Toute personne voyageant en voiture doit rester à l’écart de la capitale lundi. La police s’attend à de fortes perturbations en raison d’une nouvelle protestation des agriculteurs. « A partir de 6 heures du matin, une partie de la Wetstraat, le tunnel Reyers vers le centre et le tunnel du Cinquantenaire vers la Wetstraat seront fermés », rapporte la police de Bruxelles-Capitale.

L’initiative émane de plusieurs organisations wallonnes et de la Via Campesina européenne (ECVC), qui représente les petites et moyennes entreprises agricoles. Mais le Forum paysan et les organisations de jeunesse United Young Farmers et Groene Kring se sont également rapidement joints au projet.

Comme lors des manifestations précédentes, l’initiative vient d’organisations plus petites et plus jeunes. Cependant, le Syndicat général des agriculteurs est également contraint de soutenir la protestation. Le Syndicat des agriculteurs n’a pas appelé à manifester, même si des membres seront présents, selon la porte-parole Elisabeth Mertens. Lors des manifestations précédentes, les grandes organisations ont d’abord hésité, puis se sont jointes au mouvement.

L’accord entre les gouvernements flamand et wallon et les organisations paysannes n’a visiblement pas complètement dissipé le mécontentement. Car une grande partie de ce mécontentement reste dirigée contre l’Union européenne. Les actions sont prévues lundi sur la place Schuman, où se réuniront lundi les ministres européens de l’Agriculture.

« Nous espérons que des décisions seront prises qui tiendront compte de nos nombreuses années de frustration », déclare Maarten Moermans, président du Groene Kring, l’organisation de jeunesse du Boerenbond. « Nous sommes limités depuis des années par la directive européenne sur l’habitat, qui a été introduit en 1992. . Et selon Moermans, ce n’est qu’un avant-goût de ce à quoi les agriculteurs peuvent s’attendre avec la loi sur la restauration de la nature.

Après les manifestations de ces dernières semaines, la Commission européenne a déjà fait une concession. La règle obligeant les agriculteurs à laisser en jachère quatre pour cent de leurs terres arables pour stimuler la biodiversité a été reportée d’un an. « Mais cela n’offre aucune perspective d’avenir », déclare Moermans. « Nous préconisons une abolition permanente de cette règle. »

Mais le mécontentement va bien au-delà des « règles européennes contre le harcèlement ». Le Forum Paysan souhaite notamment que l’Europe prenne l’initiative d’offrir aux agriculteurs des prix équitables pour leur travail. Et surtout, l’UE doit se retirer des accords de libre-échange, comme avec les pays du Mercosur. « Les entreprises sud-américaines peuvent fournir à des prix bien inférieurs et ne sont pas liées par nos règles en matière d’environnement et de bien-être animal », déclare le porte-parole Tijs Boelens. « L’agriculture européenne risque de devenir une monnaie d’échange pour donner un coup de pouce à notre industrie dans le Marché sud-américain.

Il est frappant que la Force de défense des agriculteurs, plus radicale, ne se rende pas à Bruxelles lundi. Ils estiment que l’accent mis sur l’Europe détourne l’attention de l’essentiel : le décret flamand sur l’azote. C’est pourquoi ils prévoient déjà une action au départ de l’Omloop het Nieuwsblad samedi. « Mais nous n’allons pas supprimer la passion des citoyens en sabotant la course », déclare le président Bart Dickens. « Nous planifions seulement une action au départ. »



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