La France interdit l’utilisation des termes steak ou jambon pour les produits végétaux

Un nouvel arrêté publié mardi par le gouvernement français précise une liste de mentions réservées aux produits d’origine animale et donc interdites aux produits à base de protéines végétales. Cela comprend le steak, le jambon et le filet.


Les termes tels que steak et jambon devraient-ils également être interdits pour les produits à base de plantes dans notre pays ?

Ce décret est demandé depuis des années par l’industrie des animaux de compagnie, qui estime que des termes tels que jambon végétalien, saucisse végétalienne ou bacon végétarien peuvent dérouter les consommateurs.

Le texte contient deux listes de termes réservés aux produits d’origine animale ou contenant très peu de protéines végétales. Cela concerne des termes tels que filet, surlonge, rumsteck, schnitzel, steak ou jambon.

Les termes faisant référence aux noms d’espèces animales ou de groupes d’espèces animales, ou à la morphologie ou à l’anatomie des animaux, sont également interdits lorsqu’il s’agit d’un produit contenant des protéines végétales.

Certains termes sont toujours autorisés

Certains termes peuvent être utilisés pour désigner les denrées alimentaires « d’origine animale pouvant contenir des protéines végétales, à condition de respecter un pourcentage maximum de matière végétale ».

Il s’agit de produits dans lesquels les ingrédients végétaux « ne remplacent pas les denrées alimentaires d’origine animale, mais sont ajoutés en complément de ces dernières dans le cadre de ces assemblages ». Citons par exemple le bacon, le chorizo, le cordon bleu, le pastrami, le pâté et la saucisse (bouillie, frite, grillée, lorraine, toulousaine, alsacienne, lyonnaise, etc.).

La teneur maximale en protéines végétales varie de 0,1 pour cent pour un œuf entier liquide à, par exemple, 5 pour cent pour une saucisse. L’utilisation de termes issus du règne animal reste également autorisée pour les arômes. Le décret prévoit des amendes maximales de 1 500 euros pour les particuliers et de 7 500 euros pour les entreprises.

Pas en Belgique

De telles directives ne seront pas immédiatement introduites dans notre pays. Le Service public fédéral Économie y a travaillé il y a quelques années, mais le projet a été abandonné en raison de désaccords politiques. Le ministre de l’Economie Pierre-Yves Dermagne (PS) avait alors jugé « dommage » qu' »aucun consensus politique » n’ait pu être trouvé à ce sujet.

Fin 2020, un projet de loi visant à interdire les noms tels que « steak », « burger » ou « saucisse » pour les substituts de viande végétariens a échoué au Parlement européen. Une large majorité s’est alors opposée à la proposition.



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