La Flandre et la Wallonie sont à nouveau en désaccord sur la loi sur la restauration de la nature : "Arrêtez vos mensonges »


La Belgique semble s’être à nouveau abstenue lors du vote sur la loi européenne sur la restauration de la nature. La Wallonie et Bruxelles sont prêtes à approuver la loi, mais la Flandre souhaite disposer de plus de temps pour une nouvelle analyse d’impact. Groen et Ecolo dénoncent le retard du ministre Zuhal Demir (N-VA). « Combien de fois la Flandre doit-elle être inondée avant de se rendre compte que la nature est notre meilleure alliée pour nous protéger ?

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Les négociateurs du Parlement européen et des États membres de l’UE sont parvenus le 9 novembre à un accord politique sur la loi très controversée sur la restauration de la nature. Avec des objectifs et des obligations contraignants, les pays de l’UE doivent restaurer au moins 20 % des zones terrestres et maritimes d’Europe d’ici 2030, ainsi que tous les écosystèmes où une restauration est nécessaire d’ici 2050. L’accord doit maintenant être formellement approuvé par le Parlement européen et le Conseil.

La position de la Belgique est en partie déterminée par les Etats fédéraux. La manière dont la Flandre agira dépendra d’une nouvelle analyse d’impact, a déclaré la ministre de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA). Elle veut être sûre que les mesures visant à restaurer la nature n’entraveront pas la croissance économique. Mais l’Espagne, en tant que présidente par intérim du Conseil, souhaite que l’accord soit approuvé mercredi par les Etats membres. Cela doit être fait lors d’une réunion du soi-disant Comité des représentants permanents (Coreper). L’Espagne est convaincue qu’un nombre suffisant d’États membres soutiennent l’accord pour atteindre la majorité qualifiée nécessaire (au moins 55 pour cent des États membres, qui représentent ensemble au moins 65 pour cent de la population de l’UE).

La Belgique s’abstient (encore)

La Belgique fait partie des pays qui opteront pour l’abstention, a déclaré mardi la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) à l’agence de presse Belga. « Nous avons reçu le texte vendredi dernier, et demain ils veulent que nous montrions nos vraies couleurs. On ne peut pas appeler ça très sérieux », dit-elle. La position belge est déterminée par tous les Etats fédéraux ensemble. S’ils ne sont pas d’accord à l’unanimité, notre pays sera contraint de s’abstenir – y compris demain, précise Demir.

La ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo), dénonce le « sabotage de la loi sur la restauration de la nature par le gouvernement flamand ». « La Belgique ne peut pas voter en faveur en raison de réserves pour études. Ils menacent la majorité au niveau européen. Combien de fois la Flandre doit-elle être inondée avant de se rendre compte que la nature est notre meilleure alliée pour nous protéger ?


Groen n’est pas non plus satisfait d’une abstention. «Une fois de plus, Demir réduit la Belgique au silence sur la scène internationale et bloque la politique en matière de nature et de climat», déclare Jeremie Vaneeckhout, coprésident de Groen. «La nature est notre meilleure alliée pour lutter contre la crise climatique, mais à cause du sabotage de Demir, la Belgique en Europe ne peut pas voter pour la loi sur la restauration de la nature. Demir sacrifie notre nature et la qualité de vie sur notre planète et CD&V et Open Vld permettent que cela se produise.

Demir n’accepte cependant pas les critiques des écologistes. « Arrêtez vos contre-vérités », écrit-elle sous son message sur X. « La Flandre ne lâchera pas la loi sur la restauration de la nature. Nous avons reçu le texte vendredi et ils veulent trancher demain. On ne peut pas appeler ça sérieux. La leçon du passé est la suivante : sachez pour quoi vous votez avant de voter. Se précipiter dans cette affaire constitue une erreur tactique de la part de l’UE.»




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