La Commission européenne déploie des mesures peu orthodoxes pour dédommager les citoyens et les entreprises des prix élevés

« Ce sont des temps difficiles et extraordinaires », a déclaré mercredi la présidente de la Commission von der Leyen lors d’une brève présentation des propositions. Ceux-ci seront discutés par les ministres européens de l’énergie vendredi. S’ils sont d’accord, la Commission doit transformer les plans en propositions législatives concrètes en un temps record.

Réduire la demande d’électricité fait baisser son prix. Maintenant, il bat record après record parce que le prix de l’électricité est déterminé par le peu de gaz très cher nécessaire pour équilibrer exactement l’offre et la demande d’électricité. Cela est encore plus pressant aux heures de pointe lorsque la demande d’électricité est élevée. Moins de demande signifie que l’énergie éolienne, solaire et nucléaire beaucoup moins chère est suffisante pour éviter les pannes de courant.

Un deuxième plan de la Commission consiste à écrémer les bénéfices des producteurs d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables, de lignite et d’énergie nucléaire. Après tout, ils n’encourent pratiquement aucun coût supplémentaire, mais reçoivent le prix élevé actuel. L’argent ainsi débloqué doit aller aux citoyens et aux entreprises. La Commission souhaite également que les géants de l’énergie tels que Shell et BP y contribuent via une « taxe de solidarité » sur leurs bénéfices. Ces entreprises profitent largement des prix élevés du gaz et du pétrole.

Prix ​​maximal

La Commission insiste également sur un plafonnement des prix du gaz exporté de Russie vers l’Europe via des gazoducs. Cela devrait réduire les revenus de Moscou. Enfin, Bruxelles souhaite que les pays de l’UE puissent apporter un soutien financier aux entreprises énergétiques menacées de faillite. Les règles en matière d’aides d’État sont assouplies à cet effet.

Von der Leyen s’est dit convaincu que l’UE surmontera également cette crise avec « des prix astronomiques de l’électricité et une énorme volatilité sur les marchés de l’énergie ». Elle a accusé la Russie de manipuler agressivement les prix du gaz en limitant à plusieurs reprises les exportations de gaz.

Les propositions de la Commission se heurteront à une résistance considérable de la part des ministres de l’énergie. Certains pays ne sont pas intéressés par le plafonnement des prix de peur que la Russie n’arrête alors toutes les exportations de gaz et de pétrole vers l’UE. Poutine a déjà menacé de le faire mercredi matin. Cependant, une grande partie des exportations de gaz et de pétrole de la Russie ont déjà été stoppées par Moscou même. Jusqu’à récemment, 40 % du gaz que l’UE importait provenait de Russie, aujourd’hui c’est 9 %.



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