Juve, la tempête n’est pas finie : avec le "manœuvre salariale" vous risquez une autre pénalité

L’utilisation contestée d’accords privés pour attribuer aux joueurs trois des quatre mois reportés en raison du Covid est le front le plus dangereux pour les Noirs et Blancs. Et les joueurs sont aussi à risque

Si la demande de rétractation du jugement sportif sur la ligne des plus-values, qui a conduit à la pénalité de 15 points prononcée par la Cour d’appel fédérale, est datée du 22 décembre, elle est même antérieure, le 29 novembre, à l’ouverture d’un nouveau dossier – par rapport à celui jugé au printemps – par le parquet fédéral sur la base des 544 pages de l’enquête pénale Prisma parvenues du parquet de Turin. Avec deux focus : un éclairage sur les partenariats dits de la Juventus avec d’autres clubs, en vue d’une éventuelle violation de la « loyauté de la compétition sportive », et surtout sur la comptabilisation des manœuvres salariales. Depuis lors, ils sont considérés comme le danger le plus sérieux pour la Juventus.

Qu’est-il arrivé

Un résumé : à l’arrêt du championnat pour cause de Covid, la Juventus est parvenue à un accord avec ses adhérents sur les salaires, qualifié dans un communiqué officiel d’exonération de quatre mois de salaires, avec une économie de 90 millions. En fait, la renonciation était d’un mois de salaire, avec des accords privés (même pour ceux qui auraient quitté le club) pour reconnaître les trois autres salaires au cours des saisons suivantes, économisant ainsi effectivement seulement 31 millions et répartissant les 59 millions restants sur d’autres années. : d’où le nom de « manœuvres salariales », englobant des opérations de différentes natures articulées sur deux saisons, 2019-20 et 2010-21.

L’ACCUSATION

Outre ce qui a également été reconstitué à partir des dépositions des joueurs, la fameuse « carte secrète de Ronaldo » représente l’une des « lettres annexes » incriminées. Selon l’acte d’accusation, tout d’abord la sanction qui reproche par conséquent à la Juve de ne pas avoir présenté au marché une situation véridique de ses finances, les budgets auraient dû contenir cette prévision de dépenses ultérieures. Ce que la Juventus prétend au contraire avoir mis plus tard, une fois le paiement matérialisé. Acceptant certaines des conclusions du parquet et des commissaires aux comptes, le club a procédé à quelques ajustements qui ont conduit à l’établissement de nouveaux états financiers, approuvés le 2 décembre par le conseil d’administration sortant et le 27 décembre par l’assemblée générale.

L’ARTICLE LITIGE

Sur le plan sportif, le recours à des « conventions privées non déposées », selon l’hypothèse d’accusation du Procureur fédéral, serait contraire à l’article 31 du Code de justice qui réglemente les « infractions en matière de gestion et en matière économique ». Aux termes de l’alinéa 3, « le club qui conclut des accords avec ses membres ou leur verse des cotisations, des primes ou des indemnités en violation des dispositions fédérales en vigueur, est puni d’une amende allant d’une à trois fois le montant illégalement convenu ou payé, qui peut ajouter la pénalité d’un ou plusieurs points au classement ». Bien que la question en l’espèce ne soit évidemment pas celle de l’utilisation d’accords privés pour tout paiement non déclaré, cela reste une pratique en dehors de la discipline établie. Mais dans un scénario apocalyptique, le risque pour la Juve pourrait ne pas se terminer par de lourdes amendes et des sanctions supplémentaires.

L’HYPOTHÈSE À TESTER

Il faut le préciser, mais pour cela il faut attendre au moins la fin de l’enquête sportive pour voir si le parquet a des estimations concrètes à l’appui de cet argument, s’il y a aussi violation du paragraphe 2 de l’article 31, qui punit avec relégation « l’entreprise qui, par la falsification de ses documents comptables ou administratifs ou par toute autre activité illicite ou insaisissable, obtient l’admission à un concours auquel elle n’aurait pu être admise sur la base des dispositions en vigueur ». Il est contraire au bon sens d’imaginer qu’un club avec une augmentation de capital de 700 millions sur trois ans n’a pas assez de ressources. Mais cette considération ne suffit pas à exclure a priori que le report de certains enjeux sur des années différentes ait été déterminant ou non pour revenir aux paramètres requis pour l’inscription au championnat au moment précis où ils étaient nécessaires.

MÊME LES JOUEURS

Toujours est-il que l’article 31, alinéa 8 élargit le champ des responsabilités en précisant que « les membres qui s’entendent avec le club ou en tout cas reçoivent de celui-ci des rémunérations, des primes ou des indemnités en violation de la réglementation fédérale sont passibles de la sanction de disqualification pour pas moins d’un mois ». Ce qui signifie élargir l’audience à risque également aux joueurs et aux agents qui ont signé ces accords. Le délai de 60 jours à compter de l’ouverture du dossier oblige à le clore d’ici la fin du mois, mais il est probable qu’une demande de prorogation de la clôture de l’enquête arrivera, repoussant les délais d’éventuelles saisines vers février. -Mars.



ttn-fr-4