Intelligent et drôle, mais aussi strict et stratégique : « Il n’a pas hésité à la confrontation »

L’Enseignement catholique de Flandre doit chercher un nouveau directeur général. Après dix ans à la barre, l’actuel PDG Lieven Boeve prendra sa retraite le 1er août 2024. « Il n’a certainement pas hésité à la confrontation. »

Kelly Van Droogenbroeck

Intelligent et drôle, mais aussi strict et stratégique : c’est ainsi que les gens de son entourage décrivent Lieven Boeve, qui peut encore se qualifier de directeur général du plus grand réseau éducatif de Flandre pour une année scolaire supplémentaire. Cette sortie n’est pas une surprise totale. Selon ses propres mots, Boeve avait déjà conclu un accord avec Mgr Johan Bonny en 2014 pour diriger l’organisation faîtière pour une durée maximale de deux mandats, soit dix ans. « Lorsque l’évêque m’a demandé quels étaient mes projets pour l’été, je lui ai fait savoir que je préférerais honorer cette nomination », explique Boeve.

N’a-t-il jamais hésité à tenter un troisième mandat après tout ? « Ce type d’accords sert à y réfléchir attentivement en cas de doute », déclare Boeve. « Je suis un fervent partisan des mandats limités dans le temps. Des changements occasionnels sont bons à la fois pour la personne en question et pour l’organisation.

Boeve lui-même différait également grandement par son style et son approche de son prédécesseur, Mieke Van Hecke. «Même si Mieke Van Hecke était surtout connu pour son style chaleureux et enthousiaste, il est plutôt un homme qui aime les structures et les organisations», explique Rik Torfs qui, alors recteur de la KU Leuven, a proposé Boeve comme candidat. «C’est aussi quelqu’un qui n’a certainement pas peur de la confrontation dans un certain nombre de domaines. C’est sa force, mais aussi sa faiblesse : dans un domaine comme l’éducation, qui demande beaucoup de concertation, on se fait naturellement aussi des ennemis.»

Dans les ennuis

Boeve a rencontré des problèmes, notamment lors de son premier mandat de directeur général. Il s’est donné pour mission de transformer l’organisation faîtière en une organisation associative moderne et efficace, avec moins de personnel et plus de responsabilités dans les différentes communautés scolaires. En conséquence, de nombreuses personnes qui avaient travaillé sous la direction de Mieke Van Hecke sont parties.

Cela a également donné lieu à une querelle persistante avec la N-VA. Lorsque Boeve a donné une place à d’autres religions et convictions au sein du réseau catholique – sous le nom d’écoles de dialogue – le président du parti, Bart De Wever, a qualifié cela de fin du parapluie. Lorsqu’il s’est également avéré que les évêques n’étaient pas débordants d’enthousiasme à l’égard du premier mandat de Boeves, son sort ne tenait même qu’à un fil. Finalement, Boeve fut réélu, à la condition implicite qu’il mettrait davantage l’accent sur l’identité catholique du dôme.

La destruction des objectifs finaux pour les deuxième et troisième degrés de l’enseignement secondaire a marqué un tournant à cet égard. Cette annulation est intervenue après que Boeve eut saisi la Cour constitutionnelle. « De cette façon, il a remis à l’ordre du jour l’importance de la liberté d’enseignement », explique une source au sein de l’organisation faîtière.

On ne sait pas encore qui succédera à Boeve. Cette décision appartient aux évêques. Boeve dit qu’il a encore assez de travail dans l’année à venir et qu’il ne se concentre pas encore sur l’avenir. Il y a de fortes chances qu’il revienne à la KU Leuven, où il enseigne également chaque semaine en tant que professeur de théologie ces dernières années.



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