Fraude fiscale des influenceurs : «Il est plus facile d’enquêter sur ceux qui ne font pas de déclaration»

Dans deux cas (Gianluca Vacchi et Luis Sal, éd), c’étaient des influenceurs bien structurés, avec des entreprises derrière eux, donc l’analyse approfondie était assez technique et complexe. Il y a ensuite le cas de deux jeunes influenceuses, actives sur Onlyfans (Eleonora Bertoli et Giulia Ottorini, éd) qui, au contraire, n’a pas déposé de déclaration d’impôts, et c’était encore plus simple là-bas. Grâce à l’analyse d’OnlyFans, nous avons ensuite également enquêté sur l’activité des travailleuses du sexe qui avaient également un profil sur cette plateforme payante pour adultes.

Mais comment les influenceurs peuvent-ils penser à échapper aux impôts ? Leur activité est entièrement ouverte…

Le problème est qu’en travaillant sur des plateformes, toutes en ligne et basées à l’étranger, il peut arriver que l’administration fiscale n’ait aucune possibilité de détecter leur activité. Depuis le 1er janvier de cette année, une règle est en vigueur qui oblige les plateformes numériques à transmettre ces informations à l’Agence des revenus, mais ce sont des règles qui nécessitent ensuite une mise en œuvre technique et des délais de transposition effectifs.

Bref, Colonel, comment ça s’est passé avec les influenceurs ?

Il y a eu un dialogue très collaboratif, et ils l’ont en grande partie concédé. Sur 11 millions d’euros de revenus non déclarés, ils ont déjà payé 2,8 millions (entre impôts et pénalités), soit la majorité de ce qui leur est dû. Grâce également à l’accord (annoncé hier, voir l’article de gauche) avec l’Agence des Revenus, la lutte contre l’évasion fiscale sur le web devient de plus en plus efficace.



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