Fini la pilule : la contraception naturelle gagne du terrain à Amsterdam

Les femmes d’Amsterdam s’intéressent de plus en plus à la contraception naturelle. C’est ce qu’affirme le Centre pour la santé sexuelle du GGD Amsterdam. Selon le médecin du GGD, Florentien Hinsenveld, il est bon qu’une plus grande attention soit accordée aux souhaits et aux besoins des femmes, mais cette tendance comporte également des risques : « Ce n’est pas aussi fiable que les autres moyens de contraception ».

Plus tôt cet hiver, le centre d’expertise Rutgers a publié des chiffres nationaux montrant que le pourcentage de femmes qui n’utilisent pas de contraceptif pendant les rapports sexuels est passé de plus de 33 à plus de 41 pour cent au cours des cinq dernières années.

Ils ont également remarqué la tendance au GGD Amsterdam. Le médecin du GGD, Florentien Hinsenveld, soupçonne que cet intérêt accru a deux causes. Premièrement, on est de plus en plus conscient des effets secondaires de la contraception, dont souffrent certaines femmes. Et l’évolution de l’air du temps joue également un rôle, explique Hinsenveld : « Les femmes veulent vivre de plus en plus consciemment et utiliser davantage de produits naturels. »

Cette dernière a également postulé pour Luna Java d’Amsterdam, qui est tombée enceinte malgré son DIU hormonal et a finalement fait une fausse couche. « Je me disais que cette bobine devait être retirée de mon corps. Bien sûr, je voulais le faire à partir de maintenant. »

Glaire cervicale

Java a étudié le sujet et a suivi, avec son partenaire, un cours auprès de Guénaëlle de Graaf à Amsterdam-Noord. Au cours de ce cours en quatre parties, De Graaf apprend aux femmes à comprendre leur cycle de fertilité. Elle constate également un intérêt croissant chez les femmes : « Les femmes ont commencé à prendre la pilule dès le début de leurs règles et n’ont jamais eu de cycle naturel. Aujourd’hui, elles approchent de la vingtaine et elles se demandent comment cela fonctionne réellement », raconte De Graaf.

La méthode de De Graaf se concentre sur des facteurs physiques, notamment la mesure de la température corporelle et de la glaire cervicale. « La glaire cervicale est un écoulement du col de l’utérus que l’on peut observer de l’extérieur. Plus la qualité est bonne, plus les spermatozoïdes survivent dans le corps féminin », explique de Graaf.

Fiabilité

Selon Hinsenveld, il est bon que davantage d’attention soit accordée au corps féminin. Mais elle a aussi des inquiétudes : « Il est bon que l’on prête attention aux souhaits et aux besoins des femmes. D’un autre côté, nous pensons que les femmes doivent être bien informées sur la fiabilité. » Par exemple, selon Hinsenveld, les méthodes naturelles sont moins fiables que la contraception. De nombreuses femmes utilisent également des applications qui les aident à suivre leurs jours fertiles. Cependant, selon le médecin, toutes ces informations ne sont pas aussi précises.

De Graaf comprend ces préoccupations. « Il existe en effet des applications qui ne s’appuient que sur la température, par exemple. Elles ne sont pas assez fiables. De plus, il y a un manque de connaissances sur les raisons pour lesquelles on fait ou ne fait pas quelque chose », explique De Graaf. La méthode qu’elle enseigne aux femmes demande une certaine volonté et discipline, dit-elle. « Cela nécessite effectivement plus d’instructions que la pilule, mais c’est faisable pour les femmes qui sont intéressées et aimeraient apprendre. »



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