De la populaire place Jemaa el-Fnaa, à l’hôtel exclusif du roi du Maroc, la ville rouge se renouvelle. A commencer par le quartier moderne de Guéliz. Entre expos, musées, mode, design, gastronomie et verdure, voici les actualités à ne pas manquer


kanya makan, il était une fois. Et il y en a encore. S’il est vrai que Jemaa el-Fnaa, la place la plus célèbre du Maghreb, a toujours été un théâtre à ciel ouvert où s’écoulent vie et culture locales, il est également vrai que tout Marrakech s’est rouvert aujourd’hui sur la scène internationale et autrefois offre à nouveau dynamique.

Jemaa el-Fnaa, la place la plus célèbre de Marrakech et du Maghreb. Déclaré « Patrimoine oral et immatériel » par l’Unesco, il devient le soir venu le royaume bouillonnant de la street food.

Expositions, musées, lieux privilégiés où la mode, le design, la gastronomie et la verdure sont les protagonistes. En attendant « 1-54 Marrakech », festival d’art moderne et contemporain africain, qui reviendra du 9 au 12 février 2023, réservez un voyage pour découvrir toutes les langues qui se croisent, valorisent le patrimoine, regardent vers l’avenir et reviennent l’image d’une destination à nouveau sous les feux de la rampe.

Marrakech, une palette de couleurs ethniques

Les premiers artistes à en être séduits sont Delacroix et Matisse, mais aussi Majorelle, qui achète un terrain, devenu jardin tropical, où domine le bleu intense des murs. Une teinte outremer, qui rappelle celle d’Yves Klein et l’immensité du ciel du soir au Maroc. « Ma gamme de couleurs était celle du zellige (tuiles vernissées, ndlr), de la djellaba et des caftans. Je dois à ce pays l’audace de mon travail. Aux harmonies fortes, aux combinaisons audacieuses, à la ferveur créatrice » disait Yves Saint Laurent, qui découvrit le jardin Majorelle lors de son premier séjour ici en 1966.

Le Macaal, Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden.

Le reste appartient à l’histoire. L’achat, la résidence à la Villa Oasis, avec le bien-aimé Pierre Bergé, ses cendres dans la roseraie et le Musée Yves Saint Laurent, conçu par le Studio KO comme « quelque chose de fort et d’intransigeant », le nouveau Momo, conçu par Mohcyn et Mouad, co-fondatrices de la marque de cosmétiques Les Marocains, où, à l’ombre d’un citronnier, on peut déguster des plats marocains revisités par la cuisinière Lalla Fatouma puis shopper des accessoires de créateurs, de mode et de mobilier. Parmi les lieux d’art se distingue le Musée d’Art Contemporain Afrique à Al Maadenavec plus de deux mille œuvres de talents africains, une collection privée de la famille Lazraq et un parc d’œuvres en plein air pour promouvoir les artistes émergents. Elle est exposée jusqu’au 23 juillet 2023 Notre terre comme un rêve par Joël Andrianomearisoa, artiste malgache. Regards sur la vie en Afrique également à la Maison de la Photographie, dont des clichés de Marrakech de 1870 aux années 1960, et à Dar El Bacha, ancienne demeure du pacha Thami El Glaoui et aujourd’hui Musée des Confluences.

Des talents qui montent à Guéliz

Un aperçu de la place des épices, au coeur de la Médina de Marrakech.

C’est notamment Guéliz, la ville nouvelle, construite par les Français en 1912, au centre d’une transformation rapide. Les galeries d’art dont Comptoir des Minesoù expose souvent le photographe anglo-marocain Hassan Hajjaj (entre autres propriétaire du Riad Yima, dans la médina, un peu hôtel, boutique, espace d’exposition, et de Jajjah, sa dernière création dans le quartier Sidi Ghanem, à mi-chemin entre un salon de thé et lieu d’art), et Galérie 127, photographie maghrébine dans un appartement d’un immeuble colonial français.

Le Maroc, une agriculture d'excellence au féminin

Pause déjeuner au Kilim, parmi les adresses les plus récentes, tenues par les deux jeunes frères Laftim, au nouveau souk urbain Azalaï, esprit médina mais au cœur de Guéliz, et au Petit Cornichon, restaurant « bistronomique », mi-gastronomique mi-bistrot , proposant une cuisine française. A proximité, la boutique-atelier de Norya Ayron, créatrice algérienne installée à Marrakech depuis des années, qui dessine en éditions limitées des robes longues aux imprimés géométriques et aux couleurs vives, portées par Sharon Stone, Monica Bellucci, Maria Carla Boscono et Juliette Binoche. «Marrakech a une allure naturelle et fascine de nombreux talents depuis des décennies. Aujourd’hui, il a recommencé à bouger et continue à les attirer du monde entier, et c’est sa grande richesse, sa nourriture» explique Noria. « Guéliz est le nouveau Marrakech, en fort développement. Mais il y en a un autre caché, à découvrir». Un exemple? Sana Benzaitar, un showroom féminin, sur rendez-vous uniquement, qui propose le meilleur des tapis artisanaux marocains et soutient les femmes berbères de la tribu amazighe.

A l’hôtel du roi du Maroc

Les secrets de la ville se cachent dans divers endroits. Comme, comment l’hôtel Royal Mansour, propriété du roi Mohammed VI, caché par de hauts murs, où le chef Massimiliano Alajmo a ouvert Sesamo, déjà apprécié par Victoria Beckham et sa famille qui ont choisi la table la plus privée, en cuisine, et jugé, pour les World Culinary Awards 2022, meilleur restaurant d’hôtel gastronomique de toute l’Afrique. Le Royal Mansour, conçu comme une médina, avec de fascinants riads de style mauresque, a des détails de haut artisanat local, des collaborations de mode – des babouches de Louboutin à la djellaba de Galliano – et un jardin arabo-andalou qui est devenu une adresse populaire aussi pour un déjeuner en plein air ‘ouvrir.

Le hall de l’hôtel Royal Mansour, propriété du roi Mohammed VI.

Les clients sont les seuls à avoir accès à l’un des secrets les plus intouchables de Marrakech, le Fondation Serge Lutens, un musée avec l’atelier du célèbre maître parfumeur, ami personnel du roi, parmi des œuvres de Majorelle, des plafonds de stalactites, des incrustations, des marbres précieux, des jeux de perspective et le charme d’un rare silence. L’extase olfactive, ainsi qu’au Café Bacha, au Palais Dar el Bacha, avec un jardin intérieur, le parfum de l’Arabica et des fleurs, aussi au Jardin Secret : une oasis intime de verdure et d’histoire avec une demeure du XVIe siècle, abandonnée depuis 1930 et mis au jour par un consortium d’entrepreneurs italiens, avec le projet du paysagiste anglais Tom Stuart-Smith. On s’arrête parmi les parterres de fleurs, dans une perfection botanique exotique et inspirée de l’islam, où la pénombre des arbres et le bouillonnement de l’eau favorisent une immobilité totale. La voix du muezzin s’élève loin du minaret, se répandant comme un chant. L’énergie de Marrakech, pour l’instant, peut attendre.

Où dormir à Marrakech

Hôtel Royal Mansour
Il a été conçu pour être le reflet du palais royal : une oasis de suites et d’élégants riads au milieu de cours, de fontaines et de piscines privées. Forfait « Court séjour » : deux nuits, petit-déjeuner au riad, transferts aéroport et voie rapide, un déjeuner au restaurant Le Jardin, un hammam au spa (60′), à partir de 1550 euros, la nuit pour deux. royalmansour.com

Riad Mena et au-delà
Riad calme situé au coeur de la Médina, initialement conçu comme une maison privée, propriété de la créatrice Philomena Schurer Merckoll. Il dispose de sept suites, d’une piscine et de cours plantées. Une nuit à partir de 245 euros. riadmenaandbeyond.com

Où manger

Sésame
C’est le restaurant de la haute gastronomie italienne, aux échos locaux, à l’intérieur de l’hôtel Royal Mansour Marrakech, et signé par le chef triplement étoilé Massimiliano Alajmo, qui en collaboration avec un agronome spécialisé a permis de cultiver divers produits italiens dans les terres des Domaines Royal Fermiers. A déguster le dessert « Apriti Sesamo », une sphère d’amande au safran, mousse d’amande, essence de néroli, sauce aux agrumes et fruit de la passion. Menu dégustation à 150 euros. alajmo.it

Les Kilim
Après le succès de Nomad et du Café des Épices, Kamal Laftimi ouvre un restaurant de cuisine internationale à fort attrait marocain et décoration locale créée par Anne Emmanuelle Favi, avec divers artisanats. Egalement bar lounge pour cocktails. boissons non alcoolisées. Dîner autour de 30 euros. lekilim.com

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Le Petit Cornichon
27 Rue Moulay Ali. Nouveau restaurant « bistronomique » au coeur de Guéliz. Cuisine française, avec des ingrédients locaux et orientaux. Le coût du dîner est d’environ 40 euros par personne.

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