Changed by Women est un livre qui raconte les histoires extraordinaires de 99 anciennes étudiantes de Bocconi qui ont parié sur leurs rêves, mais c’est aussi une multiplateforme pour l’autonomisation des femmes. Paola Profeta, vice-recteur de Bocconi, nous en parle et nous présente également l’événement du 8 mars pour le lancement du projet


Dà Emma Bonino, à l’économiste Irene Tinagli, de la manager Cristina Scocchia à l’ancienne cycliste Alona Andruk : 99 anciens élèves de Bocconi interviewés pour le livre Changé par les femmes, qui sera présenté à Bocconi le 8 mars à 20h30 lors d’un événement gratuit et ouvert à tous. «Ce sont des femmes qui sont passées par notre université et ont suivi un parcours professionnel et une satisfaction personnelle, trouvant leur propre chemin.», déclare Paola Profeta, vice-recteur de la diversité, de l’inclusion et du développement durable chez Bocconi, qui a rédigé la postface. «Des femmes de différentes générations, mais aussi de différents pays».

Paola Profeta, vice-recteur pour la diversité, l’inclusion et la durabilité à l’Université Bocconi, a édité la postface de Changed by Women.

Les 99 anciens élèves – il y a entre autres Silvia Sciorilli Borrelli, Farian Sabahi, Paola Bonomo, Silvia Candiani, Virginia Stagni – racontent des expériences différentes et réussies, « mais ils ne sont pas « forcément numéro 1 »» souligne le professeur Profeta. «Nous avons voulu les proposer aux filles non pas comme des symboles, mais comme des témoignages de femmes qui, à différents moments historiques, après avoir étudié dans notre université, ont suivi un chemin personnel, surmontant les obstacles et les changements de programme, réalisant leur propre avenir ».

Mais Changé par les femmes ce n’est pas seulement un livre (l’auteur est Diana Cavalcol)i : « c’est une plateforme pour soutenir l’autonomisation des femmes : la première étape sera la création de bourses pour les étudiantes, qui seront financées grâce aux recettes du livre», poursuit Prophète. «En discutant avec nos anciennes élèves pour des entretiens, nous avons découvert que beaucoup seraient heureuses de financer des bourses pour les filles, parce que Bocconi a changé leur vie et qu’elles aimeraient que cette opportunité soit offerte à d’autres jeunes».

Paola Profeta: «À Bocconi, les cours sont assez équilibrés entre les deux sexes»

Aujourd’hui à Bocconi les étudiants et les étudiantes sont « assez équilibrés, notamment dans les filières comme le Management », tandis que la Finance est plus masculine et le Droit plus féminin. Les nouveaux enseignements d’Intelligence Artificielle et d’Informatique sont équilibrés, mais nécessitent un suivi pour les futurs enseignements. Nous souhaitons accueillir toutes les filles qui peuvent réussir leur parcours professionnel. »

La couverture de Changed by Women qui sera présentée à l’Université Bocconi de Milan le 8 mars.

Notre pays a besoin de talents féminins : L’Italie, avec un taux d’emploi féminin légèrement supérieur à 50 pour cent, est la dernière en Europe: «Un indice essentiellement bloqué depuis des décennies. L’Agenda de Lisbonne demandait à tous les pays européens d’atteindre 60 pour cent en 2010 ; beaucoup ont réussi, pas nous. Le faible taux d’emploi entraîne alors avec lui l’écart entre les sexes en matière de salaires et de carrière », poursuit Profeta. «Aujourd’hui, nous en parlons, on prend conscience du fait que l’emploi des femmes est un sujet de croissance et de développement économique, mais des investissements massifs dans les politiques et les services seraient nécessaires. Une intervention systémique, pas ponctuelle. »

Sans une mesure plus incisive, il n’y a pas d’issue. Au contraire, un pas en avant serait important, surtout aujourd’hui, face aux nouveaux défis : « Je pense à la technologie et à l’intelligence artificielle. Si l’économie va dans cette direction et que les processus s’accélèrent, il faut veiller à impliquer les femmes, sinon elles risquent d’être exclues».

Un risque que n’a pas pris la 100ème protagoniste de Changed by Women : Donna Javotte Manca de Villarhermosa, épouse d’Ettore Bocconi, frère de Luigi à qui son père Ferdinando a dédié la naissance de l’université en 1902, après la mort de son mari elle fut présidente de Bocconi. Comme nous le rappelle Andrea Celauro, dans l’interview imaginaire qui ouvre Changed by Women, pendant 25 ans, de 1932 à 1957, il a dirigé l’université. Et si dans les premières années il y avait très peu de femmes diplômées (comme Giuditta Catelli, en 1908), en 2022 elles atteignaient 45 pour cent du total. La route est bien engagée.

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