Ha suscité beaucoup de discussions ces derniers jours l’affaire de Katharine Birbalsingh. La directrice très stricte de École communautaire Michaelaà la périphérie de Londres, a toutes les formes de prière étaient interdites après qu’un étudiant musulman (comme la moitié des étudiants de l’institut) ait commencé à prier pendant la récréation, suivi par plusieurs camarades de classe. Birbalsingh, avec son école, était traduit devant la Haute Cour pour discrimination religieusealors qu’elle a elle-même été attaquée, au milieu de menaces de mort et de diverses intimidations.
Cela se passe à Londres mais cela soulève des questions dans tous les pays qui se disent laïcs, dès l’école, comme le nôtre. Une attitude authentiquement laïque implique l’acceptation des coutumes, des traditions et de la culture des autres, cela semble évident.
Mais dans quelle mesure ? Selon Birbalsingh, l’intégration entre les différentes communautés religieuses passe par interdiction de l’exercice extérieur de la différence religieuse.
De la directrice anglaise qui nous interdit la prière islamique. École, religion et laïcité en Italie et en Europe
Les différents pays européens comprennent le principe de laïcité de manière très différente. «Disons d’abord qu’en Europe seuls 6 pays proposent enseignement religieux monoconfessionnel. Entre la Turquie et Chypre, l’Italie », explique-t-il Adèle Orioliresponsable des initiatives juridiques Uaar (Union des athées et des agnostiques rationalistes). « Dans le reste de l’Europe, soit la religion n’est pas enseignée, comme en France, soit elle est facultative, comme temps alternatif en dehors des heures de classe. Ou bien c’est obligatoire, mais pas monoconfessionnel. Par exemple, en Belgique et aux Pays-Bas, vous pouvez choisir entre 7 ou 8 propositions, dont une heure d’enseignement éthique ou humaniste. Ce sont des propositions qui répondent à diverses confessions mais aussi à qui a un penchant a-religieux». (Sur la liberté religieuse et le confessionnalisme dans les différents États, la Émirats Arabes Unis a publié un document en 2020. Code européen de liberté de ne pas croirePas de dogmeplein d’idées intéressantes, quel que soit le point de vue).
L’enseignement de la religion à l’école
Dans notre pays, avec la révision du Concordat (1984), cela a été réalisé la participation à l’enseignement de la religion catholique est facultative dans les écoles publiques, tandis que l’État reste tenu de veiller à ce qu’il soit enseigné dans les écoles publiques non universitaires de tous niveaux. En effet (art. 9.2 l. 121/85) « les principes du catholicisme font partie du patrimoine historique du peuple italien ».
L’obligation pour chaque école la non-université de tous ordres et degrés pour garantir les heures de religion catholique est donc prévu par un traité international ne peut être modifié par le droit commun. « Ce qui pourrait être fait, mais ce n’est pas fait, c’est d’intégrer les heures religieuses dans les heures extrascolaires. » Pour que ceux qui ne les fréquentent pas puissent être ailleurs. Actuellement, 16% des étudiants utilisent l’IRC (Enseignement de la Religion Catholique), soit -0,39% par rapport à l’année dernière. Une tendance à la baisse qui varie considérablement d’une région à l’autre, avec des chiffres plus importants dans certaines zones comme Milan.
De la crèche au voile, les symboles religieux
Si les Italiens ont été témoins, au mois de décembre, de la croisade des Frères d’Italie pour la crèche dans les écoles (c’est-à-dire, et ce n’est pas un jeu de mots, pour qu’il soit impossible de l’interdire), l’été dernier, en France, il était interdit aux étudiants de porter l’abaya et le qamis, deux robes longues pour femmes et hommes, traditionnelles dans les pays du Golfe. Et bien que le phénomène soit absolument marginal parmi les 12 millions d’étudiants, la question polarise également la politique et la société françaises : ceux qui soutiennent l’interdiction insistent sur la protection de la laïcité. Pour d’autres, c’est de la discrimination d’une partie de la population française.
Les approches des différents pays à l’égard des symboles religieux permettent d’identifier les différentes manières d’appréhender la laïcité et la discrimination religieuse dans divers pays. Orioli résume ainsi : « On peut parler de séparatisme français (l’État chez lui, l’Église chez elle), multiculturalisme Anglo-saxon e pluralisme Italien. Ou une preuve de pluralisme.
La laïcité en France, objectif premier
La France consacre le principe de laïcité dans l’article premier de la Constitution et a toujours considéré la maturation deesprit laïque un objectif éducatif prioritaire. «On peut dire qu’il a éliminé de l’espace public toute croyance confessionnelle», explique Orioli. «Et cela n’est pas sans conséquences négatives : ghettos, voile du retour et crises d’identité».
En particulier, une loi de 2004 (numéro 228) interdit explicitement tout signe religieux « ostentatoire » à l’école ou revendiquant une appartenance religieuse. Ceci en vue de rendre neutres les lieux de la vie civile (la neutralité est un corollaire de l’égalité). L’interdiction ne s’étend pas aux signes religieux discrets car ils ne conviennent pas au prosélytisme.
A partir de 2013, la charte de la laïcité sera affichée dans les établissements secondaires de l’enseignement public. Et depuis 2015, il est établi et réglementé l’enseignement de la morale et de l’éducation civique.
Laïcité et pluralisme en Italie
«Avec nous», continue Orioli «nous essayons plutôt garantir la laïcité et en même temps une série de privilèges confessionnelsévidemment en particulier à l’Église catholique mais pas seulement. »
Sur le front du foulard islamique : la question de l’éventuelle interdiction du port du voile intégral a été évoquée très débattu mais au niveau national Il n’y a pas de loi spécifique. La seule règle à laquelle invoquent les opposants au voile islamique intégral est la Loi du 22 mai 1975, n. 152, qui impose l’interdiction du port de cagoules ou de casques intégraux couvrant le visage « sans motif justifié ». Mais le Conseil d’État a établi en 2008 que religion et culture d’appartenance représente un raison justifiée pour se couvrir le visage même en public.
Rappelons-nous alors la question séculaire de crucifix dans les écoles. La Cour européenne des droits de l’homme a considéré qu’il s’agissait d’une symbole essentiellement passif, donc pas en mesure d’influencer les étudiants autant qu’un discours. Cependant, l’imposition a été jugée par les sections unies de la Cour suprême. un héritage fasciste. «La manie de crucifier les espaces publics est entièrement catholique», estime Orioli. « Dire : les Vaudois sont souvent avec nous dans les batailles contre les crucifix dans les écoles. Comme nous y croyons mur blanc d’inclusion».
La Grande-Bretagne entre religion anglicane et multiculturalisme
En Grande-Bretagne, la situation est complexe. Il y a une église officielle: Anglican en Angleterre et presbytérien en Écosse. Et le souverain est à la tête du premier mais est aussi formellement membre du second. Cependant, la désaffection envers la religion est répandue. Et il existe un système juridique, la Common Law, fondée sur des précédents jurisprudentiels plutôt que sur une codification et en général sur des lois très différentes des nôtres.
«En fait», lit-on Orioli, «cela permet des petites monades, des ordres à l’intérieur d’un ordre qui est en soi lâche. Les différentes religions sont des ghettos, notamment patriarcaux car les cultes sont généralement aux mains des hommes. »
Dans les écoles, un enseignement religieux chrétien de manière générique peut être dispensé, avec méthodes convenues localement: il est permis de ne pas l’utiliser. L’État ne finance aucune église, mais il garantit l’exonération des taxes foncières. Des exemptions spécifiques ont été accordées aux croyants sikhs d’utiliser le turban à la place du casque et des casques de protection. La politique sur les uniformes scolaires, ainsi que sur les foulards, est déterminé par chaque école individuelle. La discrimination peut être considérée comme illégale, mais il n’existe pas d’interdiction générale. Les élèves peuvent contester les restrictions au cas par cas.
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