Ce que fait le gouvernement flamand n’est pas une politique d’activation. C’est du ping-pong cynique avec des personnes vulnérables

Seuls les parents qui travaillent au moins quatre cinquièmes du temps continueront d’avoir la priorité en matière de garde d’enfants, a décidé la semaine dernière le gouvernement flamand. En outre, ceux qui travaillent auront désormais également la priorité dans l’attribution de logements sociaux, selon un communiqué. Ministre du Logement Matthias Diependaele (N-VA).

Il semble que le gouvernement Jambon ait placé un vilain cadeau sous le sapin de Noël pour les familles en situation précaire et défavorisée. Mais cette politique reflète en réalité la réalité de Noël : seuls ceux qui s’en sortent déjà assez bien se voient récompensés. Les autres doivent se contenter de quelques miettes qui tombent de la table. Les gens aiment se dire le contraire – y compris le gouvernement flamand avec son chèque pour la Semaine la plus chaude – mais Noël est par excellence la fête de l’effet Matthieu : celui qui l’a recevra. En ce sens, les décisions politiques des ministres flamands arrivent à point nommé.

Ces choix politiques auront peu d’impact sur la classe moyenne flamande, heureusement nombreuse et raisonnablement stable. Ceux qui se situent plus bas dans l’échelle sociale le ressentiront. Toutes les études, nationales et internationales, montrent qu’un lieu de vie convenable est le fondement de toute politique sociale. Un toit sûr et abordable est la base pour chaque personne, chaque foyer, à partir de laquelle le progrès dans la vie devient possible. Cela ne fonctionnera pas sans cela. Depuis un certain temps déjà, le ministre flamand du Logement met le couteau à la hache avec une grande convoitise idéologique dans cette tribu. Plutôt que de fournir un logement suffisant – ce qui est son fichu devoir – il refuse la possibilité d’accéder à un logement social à ceux qui en ont le plus besoin. C’est aussi une façon de limiter les listes d’attente, bien sûr.

Garde d’enfants, logements sociaux, travaux d’intérêt général obligatoires… le gouvernement flamand développe de plus en plus une vision de la société dans laquelle les personnes sans travail ne sont tolérées que comme des citoyens de seconde zone. La question est de savoir jusqu’où elle veut aller en matière de discrimination dans les droits universels : si les familles qui travaillent ont la priorité dans la garde d’enfants, pourquoi pas également dans la classe d’entrée pour les tout-petits ?

De cette manière, le gouvernement veut naturellement donner l’impression qu’il mène une politique d’activation. Comme si les gens assis à la maison sans travail avaient juste besoin d’un coup de pied au cul pour commencer. L’échec spectaculaire du service d’intérêt général montre que le monde est un peu plus compliqué.

Si le gouvernement Jambon veut réellement augmenter le taux d’emploi, il mène une politique contre-productive. Pour pouvoir aller travailler, les gens ont besoin d’une adresse permanente et d’une place pour la garde d’enfants. Travaillez d’abord, puis vous avez immédiatement droit au logement ou à la garderie dont vous avez besoin pour pouvoir travailler, affirme désormais le gouvernement. Ce n’est pas une politique d’activation. C’est un ping-pong politique cynique avec la vie des personnes vulnérables. Il s’agit d’une politique d’intimidation, qui ne vise pas le progrès mais les applaudissements d’une foule d’électeurs qui croient que l’égalité des droits ne devrait exister que pour des personnes comme eux.



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