Boues de papier illégales dans les digesteurs de fumier à Drenthe et Groningen. Le procureur demande des tonnes d’argent à cinq entreprises

Le ministère public a exigé lundi de lourdes amendes contre cinq entreprises devant le tribunal de Zwolle pour avoir fourni des boues de papier illégales à onze digesteurs de fumier en Frise, Drenthe et Groningue.

En août 2019, le service environnemental Fumo a découvert 1 500 mètres cubes de boues contaminées sur le terrain du partenariat Van Oosten à Hantumhuizen. Ces déchets de l’industrie papetière, contaminés par du cuivre et de l’encre, se sont retrouvés dans dix autres digesteurs de fumier en Frise, Drenthe et Groningen.

Du 1er septembre 2018 à fin 2019, un total de 9 400 tonnes ont été transportées vers le nord. Une grande partie s’est répandue sur les terres agricoles. Les onze agriculteurs des digesteurs de fumier ont finalement échappé aux poursuites judiciaires. Les propriétaires devront toutefois rembourser la subvention qu’ils ont reçue.

Mais cela ne s’est pas arrêté là. Sous le nom de Brandgans, la police du nord des Pays-Bas a ouvert une enquête pénale qui a abouti à l’identification de cinq commerçants suspects.

Fabriques de papier du Limbourg

La source des boues contaminées est Industriewater Eerbeek (IWE), une entreprise qui purifie l’eau de trois usines de papier. Les 9 400 tonnes de déchets ont été acheminées vers diverses fermes de Frise, Groningen et Drenthe via l’entreprise de recyclage limbourgeoise N+P.

En raison de leur rôle, Agroproducts à Niebert, Van der Veer Mesthandel à Warns et PJ Wassenaar & Zonen à Berltsum se sont également retrouvés lundi parmi les suspects de la Chambre pénale économique multiple du tribunal de Zwolle.

Tous les suspects affirment qu’ils ne savaient pas que les boues de papier ne pouvaient pas être traitées par les digesteurs de fumier. Le président du tribunal, Dirk ten Boer, veut savoir comment ils en sont arrivés là.

Campus laitier

Paul Oostelbos de N+P déclare avoir été informé par des experts du Dairy Campus de Leeuwarden. « Tous les signaux sont passés au vert », déclare Oostelbos.  » Alors nous avons pensé : nous ne courons aucun risque avec cela.  » N’avait-il pas de doutes ? « Je ne vais pas m’asseoir dans le fauteuil de l’expert. S’ils me disent cela, alors je le crois.

La procureure Petra van der Vliet n’accorde que peu de crédit à ces propos. « Je dois beaucoup au crédit de la facilité avec laquelle ces acteurs professionnels du marché semblent assumer leurs responsabilités », dit-elle.

« Notre climat a désespérément besoin que les entreprises changent de mentalité et prennent davantage en compte les intérêts de l’environnement et ne se contentent pas de prêter attention à leur propre portefeuille. »

L’enquête policière a établi que la société d’épuration des eaux des fabricants de papier savait effectivement que la teneur en cuivre des boues de papier était trop élevée. « Mais Industriewater Eerbeek fait porter l’entière responsabilité au transporteur, à l’intermédiaire et aux destinataires. »

Enjeux climatiques

Le procureur se rend compte que les infractions pénales datent désormais de quatre ans. Cependant, face au problème climatique, Van der Vliet parle d’une « situation actuelle désastreuse ». Si le procès n’avait pas duré aussi longtemps, sa peine aurait été au moins un quart plus élevée.

L’officier réclame une amende de 100.000 euros à l’encontre d’Industriewater Eerbeek. Par ailleurs, le ministère public (OM) réclame 309 000 euros d' »avantage illégal ». N+P a été condamné à une amende de 25 000 euros par le ministère public et doit rembourser plus de 52 000 euros.

Les agroproduits de Niebert devraient exiger une amende de 10 000 euros, avec une réclamation supplémentaire de 11 600 euros. Van der Veer Mesthandel de Warns risque une amende de 25 000 euros et devra en rembourser plus de 53 000.

Enfin, une amende de 15 000 euros et une réclamation de 23 000 euros sont demandées à PJ Wassenaar & Zonen à Berltsum. En raison d’une condamnation antérieure, le ministère public souhaite cette fois également 120 heures de travaux d’intérêt général pour l’entrepreneur.

Le tribunal n’a pas encore statué sur les demandes du ministère public. Wassenaar estime avoir déjà été sévèrement puni par la publicité qui a entouré cette affaire. Il désigne ses co-suspects et surtout les grands partis. « Avez-vous le sentiment d’avoir été utilisé ? », demande le président du tribunal. L’entrepreneur : « Oui, parce que je ne suis pas comme ça moi-même. »



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