Londres (Reuters) – Selon la Banque mondiale, les pays en développement devraient stimuler leur croissance économique afin de pouvoir réduire plus rapidement leur dette.
En raison de la hausse des taux d’intérêt, le coût du crédit a sensiblement augmenté. « La situation a radicalement changé en matière d’emprunt. Il faut croître beaucoup plus vite », a déclaré Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale, dans une interview à Reuters, sans commenter les pays individuels. « Si j’avais un prêt hypothécaire à un taux d’intérêt de 10 pour cent, je serais inquiet. » Kose a reconnu qu’une croissance plus rapide, notamment un taux de croissance réel supérieur aux coûts d’emprunt réels, pourrait s’avérer difficile à réaliser.
L’avertissement de la Banque mondiale, un prêteur multilatéral, intervient alors que les ventes internationales d’obligations par les gouvernements des marchés émergents ont atteint un record de 47 milliards de dollars en janvier, menées par des États moins risqués comme l’Arabie saoudite, le Mexique et la Roumanie. Toutefois, certains émetteurs plus risqués ont commencé à recourir aux marchés du crédit à des taux d’intérêt plus élevés. Le Kenya a récemment payé plus de dix pour cent pour une nouvelle obligation internationale – un seuil au-dessus duquel les experts considèrent souvent qu’emprunter est inabordable.
La Banque mondiale a récemment averti dans un rapport que la croissance économique mondiale ralentirait pour la troisième année consécutive en 2024 et ne devrait atteindre que 2,4 %. Ce n’est probablement qu’en 2025 que la situation commencera à s’améliorer légèrement, avec une hausse de 2,7 pour cent. Le ralentissement de la croissance est particulièrement marqué dans les pays émergents, dont environ un tiers ne se sont pas remis de la pandémie de coronavirus et dont le revenu par habitant est inférieur au niveau de 2019.
(Rapport de Jorgelina do Rosario et Karin Strohecker, collaboration de Mark John et Libby George, écrit par Klaus Lauer, édité par Ralf Banser – Si vous avez des questions, veuillez contacter notre équipe éditoriale à [email protected] (pour la politique et économie) ou [email protected] (pour les entreprises et les marchés).)