Selon l’organisation de défense des droits civiques OVD-Info, le nombre de manifestants arrêtés est beaucoup plus élevé. L’organisation a enregistré samedi la détention de 4 866 personnes dans 59 villes russes. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, 10 944 personnes ont été arrêtées lors de manifestations contre la guerre, a indiqué OVD-Info.
Le chef de l’opposition russe détenu, Alexeï Navalni, avait appelé les Russes à protester contre la guerre le 6 mars. Il a également appelé les habitants d’autres pays à descendre dans la rue. « Montrez au monde que les Russes ne veulent pas la guerre. Venez sur les places de Berlin, New York, Amsterdam ou Melbourne, où que vous soyez. Nous sommes responsables de l’avenir de la Russie », a déclaré vendredi le chef de l’opposition sur les réseaux sociaux. « À cause de Poutine, la Russie équivaut désormais à la guerre pour beaucoup de gens. Ce n’est pas correct : c’est Poutine qui a attaqué l’Ukraine, pas la Russie.
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a également appelé dimanche les habitants de Russie à manifester tant qu’ils le peuvent encore. « Citoyens de Russie. Pour vous, ce n’est pas seulement une lutte pour la paix en Ukraine. C’est une lutte pour votre pays », a déclaré Zelensky dans un discours télévisé, s’adressant directement au peuple russe dans sa propre langue. « Si vous gardez le silence maintenant, plus tard seule votre pauvreté parlera pour vous, et seule l’oppression répondra alors. » Selon Zelensky, les Russes sont confrontés au choix entre « la vie et l’esclavage ». Le russe est aussi la première langue de Zelensky.
Les manifestations contre la guerre ont été pratiquement interdites en Russie et les autorités de Moscou ont appelé à leur soutien au président Vladimir Poutine. Le ministère russe de l’Intérieur a averti samedi en réponse à l’appel de Navalni que les manifestations illégales seraient arrêtées et que les organisateurs seraient tenus responsables.