Arabie Saoudite, analyse des données : Bearman pas (trop) loin de Leclerc, Max inattrapable


Le jeune Anglais a réussi à garder un excellent rythme, non loin de celui du Monégasque. Verstappen se révèle encore trop rapide pour la concurrence, Sergio Perez avant tout

Marco Bruckner

11 mars – 11h08 -MILAN

Le circuit change, mais pas le fond. Max Verstappen a également remporté le Grand Prix d’Arabie Saoudite, se plaçant derrière son coéquipier Sergio Perez et le pilote Ferrari Charles Leclerc. Deuxième doublé consécutif donc pour Red Bull qui semble déjà parti vers un nouveau championnat. Ferrari a bien performé, qui s’est confirmé comme deuxième force et a réussi à ramener de nombreux points malgré le forfait de Carlos Sainz pour appendicite. Le remplaçant de l’Espagnol était le joueur de 18 ans Olivier Bearman, qui est devenu le plus jeune pilote à faire ses débuts avec l’équipe de Maranello et a franchi la ligne d’arrivée à la septième place, se plaçant derrière des rivaux du calibre de Lewis Hamilton et Lando Norris. Analysons maintenant la performance du débutant britannique, en la comparant à celle de son coéquipier Charles Leclerc, et à celle du champion du monde Verstappen, qui a encore une fois fait la différence sur Sergio Perez.

ours-leclerc

La Formule 1 est un sport dans lequel il est essentiel d’être prêt et de profiter des (quelques) chances dont on dispose. Exactement ce qu’Oliver Bearman a fait. Le jeune pilote britannique a su parfaitement gérer la pression de ses débuts, renforcée par le fait d’être à bord d’une Ferrari. Le pilote de 18 ans a fait preuve d’une grande personnalité, se rapprochant de la Q3 en qualifications (n’ayant disputé qu’une seule séance d’essais libres) et obtenir une excellente septième place dans la course. Sa performance est encore plus à souligner par rapport à celle de Leclerc : le Monégasque, comme prévu, a été plus rapide, mais la différence de rythme a été plus petite que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Bearman a débuté le Grand Prix en pneus tendres (Leclerc en médiums), un choix fait peut-être pour lui permettre d’avoir plus de grip, et donc de confiance, en début de course. Une fois les pneus durs chaussés au septième tour, après avoir perdu du temps sur l’expert Nico Hülkenberg (dépassé au 21e tour sur 50), l’Anglais a pu attaquer avec une piste dégagée, montrant son vrai rythme, qui était dans la lignée de celui de George Russell et Fernando Alonso. Dans les derniers tours de la course, il a également pu réduire ses temps, pour se défendre de la tentative d’assaut de Hamilton et Norris, qui, suivant une stratégie différente, avaient monté le composé tendre. Ce sont précisément les temps des derniers tours qui mettent en valeur l’excellente performance de l’Anglais : comme on peut le voir dans le tableau (où les temps de certains tours sont indiqués à titre d’exemple), Bearman a maintenu un rythme similaire à celui de Leclerc. De toute évidence, les deux pilotes étaient dans des situations de course différentes, le Monégasque réussissant un podium assuré, gardant probablement quelques dixièmes en poche comme en témoigne le meilleur tour dans le dernier tour, tandis que le Britannique exprimait tout le potentiel de la voiture. Reste qu’à 18 ans, sur une piste difficile comme Djeddah et avec une seule séance d’essais libres, des chronos similaires à ceux d’un pilote comme Leclerc sont loin d’être acquis. Désormais, Bearman reviendra en Formule 2, mais avec la conscience de ceux qui ont déjà couru avec les « grands » et ont montré qu’ils ne faisaient pas exception.

Comparaison Leclerc-Bearman

TournéeCharles LeclercOlivier Bearman
44/501,32,6601,32,656
45/501,32,5561,32,672
46/501,32,6791,32,332
47/501,32,5521,32,613
48/501.32.0521,32,749
49/501,33,3641,32,262
50/501.31.632 (tour rapide)1.32.181

Verstappen-Perez

Même si Djeddah est une piste qu’il affectionne particulièrement, Sergio Perez a dû subir une nouvelle lourde défaite face à Max Verstappen lors du GP d’Arabie. Comme à Bahreïn, la donnée qui attire immédiatement l’attention est l’écart final entre les deux pilotes Red Bull : 13,643 secondes. Plus contenu que Sakhir, mais toujours important étant donné que tous deux ont entre les mains le RB20, le joyau conçu par Adrian Newey. L’écart en course s’ajoute à l’écart en qualification, égal à 0,335 seconde. Ainsi, même sur une piste où il a remporté une victoire et deux pole positions, Pérez n’a jamais pu se rapprocher du champion du monde. Dans l’ensemble, pendant le Grand Prix, on avait le sentiment que Verstappen pouvait augmenter le rythme à volonté à tout moment. Dès que Perez a tenté de rattraper son retard (aussi pour se mettre à distance de sécurité de Leclerc après avoir subi une pénalité de 5 secondes pour libération dangereuse), Max a amélioré son rythme ou réalisé un nouveau meilleur tour. Une domination absolue du Néerlandais, qui semble rouler sur les pistes et n’avoir aucun rapport avec le problème de l’usure des pneumatiques, même si en Arabie la dégradation a été limitée pour tout le monde. Quoi qu’il en soit, Pérez a réussi à remporter deux deuxièmes places lors de ces deux Grands Prix, garantissant ainsi le maximum de points à son équipe pour le championnat des constructeurs. Et, finalement, c’est ce que l’équipe lui demande : rester en avance sur les autres et le moins « loin » possible de Verstappen. L’année dernière également, le Mexicain a bien commencé la saison, pour ensuite s’égarer : cette année, parviendra-t-il à être plus constant ou la supériorité du Néerlandais le fera-t-il à nouveau s’égarer ? Si la réponse était la deuxième, alors beaucoup seraient prêts à lui retirer sa place de « premier des autres ».





ttn-fr-4