Anvers a rapidement contracté un emprunt de 21 millions d’euros pour bénéficier des subventions flamandes : « Comptabilité créative »

Lors de sa fusion avec Borsbeek, Anvers a reçu 50 millions de subventions du gouvernement flamand. Pour obtenir ce montant, Anvers a contracté un emprunt de 21 millions dont elle n’avait pas besoin, juste pour le faire payer par la Flandre. « Ridicule », dit CD&V.

Stavros Kelepouris

« Comptabilité créative », c’est ainsi que Niel Staes (Groen) l’appelle. Lundi soir, il a attiré l’attention de la ville d’Anvers sur un emprunt de 21 millions d’euros qu’Anvers a contracté fin 2022, dans le seul but de le faire payer par la Flandre et de recevoir 21 millions de subventions supplémentaires pour elle-même.

C’est comme ça. En décembre de l’année dernière, Anvers et Borsbeek ont ​​donné leur feu vert à une fusion. Borsbeek devient ainsi le dixième arrondissement d’Anvers, ajoutant quatre kilomètres carrés et environ 11 000 habitants. En plus d’un joli chèque du gouvernement flamand. En effet, en cas de fusion, elle reprend une partie des dettes des conseils concernés. Pour une grande ville comme Anvers, cela représente un maximum de 50 millions d’euros.

Pour atteindre ce montant maximum, la ville a rapidement contracté un emprunt de 21 millions d’euros. Koen Kennis (N-VA), échevin anversois des Finances, le reconnaît également. « Nous nous sommes endettés pour recevoir ces 50 millions d’euros de subventions. Il n’y a rien de mal à ça, n’est-ce pas ? Avec une fusion d’une telle ampleur, l’intention est de reprendre 50 millions de dettes, afin que vous puissiez investir cet argent. Ce n’est pas parce que votre ville se porte bien et que vous êtes peu endettée que vous devriez recevoir moins de subventions.»

La question est de savoir si la reprise de la dette est prévue dans ce but. La Flandre donne ainsi un coup de pouce aux communes qui fusionnent, précisément parce que de nombreuses petites communes ne peuvent pas survivre financièrement. Anvers et Borsbeek n’ont contracté de dettes supplémentaires que pour obtenir 21 millions supplémentaires de la Flandre. « Ce n’est absolument pas l’intention du projet de fusion. L’objectif est de sauver des communes comme Borsbeek, et non d’alimenter les caisses des villes riches», explique Staes.

50 millions d’argent liquide

Le député flamand Brecht Warnez (CD&V) n’est pas non plus satisfait de la manœuvre anversoise. Il milite depuis un certain temps pour davantage de ressources pour la Flandre rurale et estime que les grandes villes – notamment Anvers – reçoivent beaucoup trop d’argent par rapport aux petites communes et villes.

«Une ville comme Anvers qui inclut Borsbeek, avec tout le respect que je vous dois, n’est pas une grande tâche. Il est ridicule que les grandes villes auxquelles s’ajoutent une commune de quelques milliers d’habitants reçoivent 50 millions. Et s’ils réalisent une nouvelle fusion l’année prochaine avec un millier d’habitants supplémentaires, ils encaisseront 50 millions supplémentaires », explique Warnez. Il souligne également qu’il aurait été moins coûteux pour la Flandre de verser simplement 21 millions d’euros aux caisses de la ville plutôt que de rembourser un emprunt, car il faut également rembourser les intérêts.»

Selon le ministre des Finances Matthias Diependaele (N-VA), techniquement, rien de grave ne s’est produit. « La Flandre dispose d’un certain nombre de mesures favorables et toutes les règles ont été respectées ici. » Il souligne qu’en cas de fusion, un maximum de 500 euros de dette par résident sera repris. « A Anvers, avec son demi-million d’habitants, c’est moins de 100 euros par personne. »



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