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L’ancien Premier ministre finlandais Alex Stubb deviendra le prochain président du pays nordique après des élections considérées comme les plus importantes depuis des décennies après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.
Stubb a battu dimanche soir Pekka Haavisto, ministre des Affaires étrangères jusqu’en juin, de 52 pour cent contre 48 pour cent, selon un décompte préliminaire avec presque tous les votes comptés lors des élections.
« C’est le plus grand honneur de ma vie », a déclaré Stubb en proclamant sa victoire. « Nous sommes confrontés à une nouvelle ère de politique étrangère où les règles sont remises en question et où il y a une guerre à côté. »
Stubb devient président à un moment où la Russie voisine a intensifié sa rhétorique contre la Finlande et a déclaré qu’elle renforcerait ses forces près de la frontière à la suite de l’adhésion d’Helsinki à l’OTAN l’année dernière.
« C’est le prochain président qui laissera sa marque sur la politique de l’OTAN et sur la manière dont elle se déroulera entre le président et le gouvernement. La Finlande devra également reconstruire ses relations avec la Russie – ce n’est pas sans rappeler la tâche qui a été confiée aux présidents finlandais juste après la Seconde Guerre mondiale », a déclaré Charly Salonius-Pasternak, chercheur principal à l’Institut finlandais des affaires internationales.
Stubb, également ancien ministre finlandais des Affaires étrangères, des Finances et du Commerce, est un expert de l’UE et de la politique étrangère qui a dirigé ces dernières années l’école de gouvernance transnationale à l’Institut universitaire européen.
Il a déclaré au Financial Times le mois dernier que le président finlandais avait un triple rôle : agir en tant que commandant en chef de ses forces armées ; prendre la tête de la politique étrangère et de sécurité, y compris l’OTAN ; et être un gardien des valeurs du pays nordique.
Interrogé sur les autres pays qui mettent en garde contre la possibilité que la Russie teste l’OTAN dans les années à venir, Stubb a déclaré dans l’interview : « La Finlande se trouve dans l’une des positions les plus sûres qu’elle ait connues tout au long de son histoire. »
La Finlande est en mesure de faire appel à l’une des plus grandes forces armées de tous les pays européens grâce à un important contingent de réservistes bien entraînés qu’elle maintient en état de préparation contre une éventuelle attaque russe depuis des décennies.
« La capacité de Stubb à communiquer en anglais, tant avec les médias qu’avec les décideurs, devrait être un atout. Il reconnaît qu’un président peut faire des choix difficiles, mais qu’ils doivent être communiqués », a déclaré Salonius-Pasternak.
Stubb a été le premier à mettre en garde contre une Russie revancharde en 2008, lorsque Moscou a envahi la Géorgie.
Mais il a fait l’objet d’un examen minutieux pour sa décision en tant que Premier ministre en 2014 – quelques mois seulement après que la Russie a annexé illégalement la Crimée à l’Ukraine – d’approuver un réacteur nucléaire financé et construit par la Russie en Finlande. Il a finalement été annulé en 2022 après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.
L’ancien Premier ministre finlandais a également été critiqué par certains commentateurs pour ses opinions sur la Chine.
Il a déclaré au FT qu’il considérait la Chine comme un « rival stratégique » et que la Finlande ne devrait « pas se découpler mais réduire les risques ». Il a ajouté que les experts ne devraient pas « regrouper » la Chine avec la Russie, la Corée du Nord et l’Iran dans « une sorte d’axe du mal ».
Stubb succédera à Sauli Niinistö à la présidence le 1er mars, qui a occupé ce poste au cours des 12 dernières années et a été salué pour la manière dont il a fait entrer la Finlande dans l’OTAN en un temps record en 2022-2023.