Au moins douze consuls honoraires belges ont été discrédités

Au moins douze consuls honoraires belges actuels ou anciens ont été publiquement accusés d’actes répréhensibles ou ont été impliqués dans des controverses. C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle ont participé ‘Knack’, ‘De Tijd’ et ‘Le Soir’ pour notre pays.

La Belgique compte au total 276 consuls honoraires dans 111 pays, des diplomates volontaires qui prêtent assistance en cas de vol, d’accident ou de décès par exemple. Ils vivent dans le pays d’accueil et y ont également développé une carrière, ils ont donc généralement des contacts intéressants.

Les consuls honoraires doivent être “d’une conduite irréprochable et d’une réputation honorable”, stipule l’arrêté royal de 2016 relatif au statut du consul honoraire. Néanmoins, les recherches montrent qu’au moins 500 consuls honoraires dans le monde ont été discrédités, dont douze belges.


Devis

Une réputation est fragile. Ce n’est pas parce qu’il y a une allégation quelque part sur Internet que c’est vrai.

Joris Salden, directeur général des affaires consulaires

Par exemple, les Panama Papers ont montré que plusieurs consuls honoraires belges étaient affiliés à des sociétés offshore. L’un d’eux a même été autorisé à devenir consul honoraire après que son nom soit apparu dans les Panama Papers. Un homme d’affaires danois, consul honoraire de Belgique depuis 2013, a été discrédité car la société dont il est copropriétaire a poursuivi ses activités en Russie. Selon Apache, le consul honoraire de l’île australienne de Tasmanie gère “diverses sociétés d’exploitation forestière congolaises qui ne prennent pas très au sérieux les règles d’exploitation forestière et les droits de l’homme” et un autre consul honoraire a été impliqué dans la contrebande de cocaïne du Suriname vers l’Europe, selon divers journaux. .

Joris Salden, directeur général des Affaires consulaires au SPF Affaires étrangères, appelle à la prudence. “Je ne peux pas commenter des cas individuels. Mais une réputation est fragile. Ce n’est pas parce qu’il y a une allégation quelque part sur Internet qu’elle est correcte.”

Diplomatique

Le Département d’État ne licencie les consuls honoraires que lorsqu’ils ont été reconnus coupables d’une infraction pénale. La manière de procéder est décrite dans l’arrêté royal de 2016. Il s’agit d’une procédure sérieuse et publique, avec un risque d’atteinte à la réputation de toutes les parties concernées. ‘Knack’, ‘De Tijd’ et ‘Le Soir’ ont appris de sources bien informées que les Affaires étrangères traitent parfois aussi les cas problématiques ‘diplomatiquement’. Le consulat honoraire est alors purement et simplement fermé, sans jouer à l’homme.

Avant l’arrêté royal de 2016, plusieurs scandales impliquant des consuls honoraires ont fait la une des journaux. Citons par exemple le consul honoraire de Belgique à Zurich, limogé par le ministère des Affaires étrangères fin 2013 parce qu’il était soupçonné d’avoir reçu un pot-de-vin pour la construction d’un incinérateur en Wallonie. En 2019, la cour d’appel de Liège l’a condamné pour corruption. L’homme a été « honorablement » démis de ses fonctions de consul honoraire.



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