Binance, la plus grande bourse d’échange de crypto-monnaies telles que Bitcoin et Ethereum, a été condamnée à une amende de plus de 3,3 millions d’euros par De Nederlandsche Bank (DNB). L’échange crypto sera condamné à une amende pour ne pas avoir un enregistrement légalement requis auprès de DNB, a rapporté lundi le régulateur financier. Binance a déjà reçu un avertissement.

L’obligation d’enregistrement pour les fournisseurs de services cryptographiques a pour objectif de lutter contre la criminalité, comme le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme. Les criminels utilisent souvent des crypto-monnaies à cette fin car les transactions sont anonymes et impossibles ou difficiles à retracer. Si les crypto-monnaies ne s’enregistrent pas, « un grand nombre de transactions inhabituelles pourraient rester hors de vue des autorités d’enquête », selon DNB.

Objection à l’amende

Binance a reçu l’amende fin avril de cette année et a fait appel de la décision plus d’un mois plus tard. Le fait que l’amende soit relativement élevée – selon DNB, le «montant de base» est de 2 millions d’euros – est dû à un certain nombre de facteurs, selon DNB. Par exemple, la foire commerciale, qui se négocie chaque jour plus de 13 milliards d’euros, compte de nombreux clients aux Pays-Bas. Il a également compté que la bourse était active sans inscription depuis 2020, et avait déjà reçu plusieurs avertissements.

Selon DNB, ces questions auraient donné à Binance des avantages concurrentiels : l’échange crypto n’avait pas à dépenser d’argent pour conformité et les frais de surveillance. Binance a depuis soumis une demande d’enregistrement et, selon la banque centrale, a été transparent dans ce processus jusqu’à présent.

Binance est une plateforme qui propose des services de trading en ligne et des portefeuilles de garde. La société a été fondée en 2017 par le chinois Changpeng Zhao. Il est connu pour ne pas avoir de structure d’entreprise formelle, mais un certain nombre de départements autonomes. Binance n’a donc pas de siège officiel, mais elle est enregistrée aux îles Caïmans, un paradis fiscal bien connu.

Risque pour les consommateurs

Avec l’amende infligée par DNB, les Pays-Bas rejoignent une liste de pays où le régulateur critique la plateforme de trading. Les chiens de garde aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne ont également enquêté sur la méthode de travail de la plate-forme cryptographique. La Financial Conduct Authority du Royaume-Uni a finalement conclu que les opérations de Binance ne pouvaient pas être correctement surveillées, ce qui représentait un risque pour les consommateurs. Ils courent le risque d’être impliqués dans le blanchiment d’argent dans la pratique.

Il est frappant de constater que la France, l’Italie et l’Espagne ont jusqu’à présent opté pour une attitude complètement différente. Ces trois pays ont reçu Binance sans critique. Cela fait grand bruit en France : en juin, la parlementaire Aurore Lalucq déclare au Financial Times que la décision du régulateur de ne pas mettre en garde contre Binance était « incompréhensible ».



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