Dans Boer cherche une épouse, Evert a choisi Maud contre toutes les attentes

Le programme du livre Cyclomoteur en mer La soirée du dimanche était entièrement réservée à Arnon Grunberg, lauréat du Prix PC Hooft. Il a été autorisé à démarrer avec trois conseils de lecture. Il a choisi un livre de Carolina Trujillo, un de Heinrich von Kleist et un de Tadeusz Borowski – le poète polonais non juif qui a survécu à Auschwitz. « Personne n’a écrit sur cet endroit aussi bien que lui. » Grunberg a lu son travail en tant qu’étudiant, a appris de lui que l’indicible peut en effet être écrit et a tiré de lui le titre de sa collection de témoignages de camp Avec nous à Auschwitz à partir de 2020. Dans la dernière phrase de la préface, Grunberg écrit en une phrase pourquoi il écrit. Toute son œuvre littéraire est une tentative de maintenir ensemble la « masse amorphe d’Auschwitz, de Dieu et du grand amour ».

Mais ce n’était pas de cela qu’il s’agissait à Brommer en mer. La table entre lui et les enquêteurs Ruth Joos et Wilfried de Jong était pleine de ses livres. De Jong a commencé avec les photos de l’auteur sur les couvertures arrière de trente ans. L’extérieur de Grunberg – ses boucles et ses lunettes – est resté le même toutes ces années, note-t-il, mais quelque chose a-t-il changé dans son « casse-tête » ? Grunberg répond avec éloquence dans les phrases où il écrit qu’il l’espère. « La pire chose qui puisse vous arriver en tant qu’écrivain, c’est que vous ne prévoyiez pas d’écrire un meilleur livre que celui que vous avez déjà écrit. » Joos a récité un fragment de ses débuts Les lundis bleus† De Jong entend de la colère et du « désespoir vécu ». Grunberg avait 22 ans. Il était définitivement anxieux à l’époque, dit-il, mais il débordait également de confiance. Il commence par les lettres qu’il a écrites alors – regroupées dans Les défaites ne manquent pas, le livre est posé sur la table. Il y fait allusion à l’écrivain qu’il deviendra, et même à l’attribution du prix PC Hooft.

Il n’y a pas beaucoup de temps pour entendre l’écrivain en parler. Il doit écouter la réponse qu’il s’est lui-même permis de donner au prix Nobel JM Coetzee, ou plutôt : à l’un de ses personnages féminins. Y a-t-il des sujets, demande-t-il, sur lesquels il vaut mieux ne pas lire ou écrire ? Coetzee n’est pas un homme pour la télévision, sa réponse est récitée par une actrice dans un film précédemment enregistré. Grunberg regarde, écoute et s’effondre presque sous les questions que cette réponse soulève. Mais ensuite, il doit à nouveau écouter le résultat du devoir d’écriture qu’il a été autorisé à donner à un écrivain de son choix sur place lors de l’émission. C’est trop et trop peu pour trois quarts d’heure.

Tirant d’eau sous la surface

non, alors Fermier cherche femme, le programme dans lequel peu peut suffire. Le fermier Evert de Ruinerwold a à peine prononcé une phrase entière pendant des semaines, et s’il a dit quelque chose de sa propre initiative, c’était en grande partie inintelligible. Mais pour Maud c’est suffisant. Assez pour savoir que c’est ce qu’elle veut : « Cet endroit, cette vie, cet homme. » Elle soupçonne une profondeur sous sa surface, mais que sous sa gaieté presque fanatique se cache aussi autre chose, cela s’entend dans ce qu’elle pense de lui par la suite : « Un homme qui ne va pas loin, un qui reste en sécurité près de moi. » Et celui qui la choisit, car c’est ce qu’Evert a fait contre les attentes (et le souhait) de nombreux téléspectateurs de Twitter, qui soit trouvaient Maud trop vague, soit lui conféraient un type plus bavard.

Tous les éleveurs ont maintenant choisi, dimanche soir ils sont allés faire un contrôle de nidification avec la femelle ou le mâle de leur choix. Janine, éleveuse de moutons limbourgeoise, a vu des « moutons gras » dans les prairies frisonnes près de Sander. Le fermier Evert a mangé des « boulettes de viande épaisses » chez la sœur de Maud. L’éleveur frison Jouke a vu de « grosses vaches » dans la ferme familiale de Karlijn dans le Brabant. Maintenant, tout le monde doit encore faire un « city trip ». L’éleveur de chevaux Hans et Annette portent déjà un toast en Irlande. Elle par un beau jour, lui par un brillant avenir.



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