Zwijndrecht à la Flandre Orientale ? « Je me sentirai toujours comme un Anversois »

Matière à réflexion, a pensé le conseiller provincial Peter Hertog (Vooruit). Il a présenté une motion pour transférer Zwijndrecht de la province d’Anvers à la Flandre orientale. « Ce n’est qu’une proposition, une opportunité possible, pas une tentative de prise de contrôle hostile », déclare Hertog. « Désormais, tous les partenariats doivent avoir lieu dans leur propre région. Zwijndrecht se situe quelque peu entre les deux, ce qui peut entraîner des difficultés administratives et organisationnelles. Je voulais lancer cette discussion maintenant, en vue des élections du conseil provincial en 2024. C’est le moment de changer les choses si nécessaire et de lutter contre l’encombrement.

Jeux politiques

L’opportunité d’un changement de province est décidée par le gouvernement flamand. Le maire André Van de Vyver (Vert) n’y est pas chaleureux. Il s’inquiète d’un autre dossier chargé d’émotion : la possible fusion de Zwijndrecht avec Beveren et Kruibeke. L’impasse politique étant un fait, un plébiscite non contraignant suivra le 17 septembre.

L’Escaut sert d’artère de séparation entre Zwijndrecht et la ville des gâteaux. D’autre part, le tramway remplit la fonction d’un cordon ombilical mental. L’habitant de Zwijndrecht ressent également cette ambivalence. Denise (96) se promène près de ‘Zwijndrecht-Dorp’. Une frêle dame avec un manteau de laine et un chapeau de fourrure grise. Elle est en route pour le centre de soins résidentiels De Rainbow. Le café est chaud. « Quand mon mari était en vie, il y faisait du bénévolat. Après sa mort, j’ai continué », explique Denise, qui avait sa propre entreprise de modiste. « Nous nous sommes rencontrés à Lovendegem, mais lorsqu’il a trouvé du travail à la douane dans les années 1940, nous avons déménagé à Anvers. Je n’ai pas aimé les trucs de la ville. Quelques années plus tard, nous avons vécu à Zwijndrecht. J’ai mis une pancarte « couturière » à la fenêtre et je me suis tout de suite sentie chez moi. Je n’ai pas d’opinion sur le changement de province. Je suis trop vieux pour me soucier de ces jeux politiques. Mais c’est simple : je me suis senti comme un Flamand de l’Est toute ma vie.

Masque de l’autre côté de l’eau

Burcht est situé de l’autre côté du passage à niveau, à un kilomètre et demi de l’église de Zwijndrecht. Autrefois municipalité indépendante, mais fusionnée en 1977. Il est 16 heures et au café Beiaard on parle de la bière, mais aussi du possible changement de province. «Nous étions juste en train d’en discuter», raconte la propriétaire du café Carina Vandenbroeck (59). Elle est originaire de la ville, mais a habité Zwijndrecht pendant quatorze ans. « Maintenant, je vis sur Linkeroever. Je ne pouvais tout simplement pas m’y habituer ici. La mentalité villageoise. Et cette langue. Je préfère faire la navette entre mon café et mon domicile », explique l’ancienne infirmière. « Je resterai toujours un Anversois. »

Au bar se trouvent Franciscus (76 ans) et Thierry (47 ans) Aertssen, père et fils. François a appris un masque savoir de l’autre côté de l’eau. Pour les enfants, ils ont déménagé à Zwijndrecht, qui était encore rurale à l’époque. « Que va-t-il nous apporter ? Plus d’impôts ? Des pintes plus chères ? Le changement coûte toujours de l’argent. Parce que la commune de Zwijndrecht se rattrape, un abonnement chez De Lijn nous coûte 56 euros, au lieu des 340 euros habituels. Nous perdrons certainement cet avantage d’ici là.

Pendant ce temps, Leo (64 ans) se joint à la conversation. Il montre une publication Facebook de Vooruit Zwijndrecht sur son téléphone portable. « Si Groot-Beveren passe, la dette de chaque citoyen de Zwijndrecht augmentera », dit-il en tapotant sur le petit écran. « Nous pouvons nous débrouiller seuls, alors pourquoi devrions-nous le faire ? Je vote contre la fusion. Ce changement de province n’est pas non plus nécessaire. Savez-vous comment on appelle les anversois qui vivent dans le nouveau quartier derrière ? Lavé. Zwijndrecht aura toujours quelque chose entre les deux. Qu’il en soit ainsi. »



ttn-fr-31