Zuppi (CEI) : « Focus sur les flux, les droits et les couloirs humanitaires pour les migrants »


Fin octobre 2022, l’estimation minimale des migrants morts et disparus en Méditerranée est d’environ 1 800 personnes. Le rapport 2022 « Le droit d’asile » de la Fondation Migrantes, l’organe pastoral de la CEI, le raconte. En Méditerranée centrale, sur la route de l’Italie et de Malte, on compte 1 295 morts et disparus, contre 172 dans le secteur ouest et 295 dans le secteur est. En 2021, les victimes avaient augmenté par rapport à l’année précédente dans les trois secteurs, avec +57% en Méditerranée centrale.

Zuppi : des politiques migratoires avec « des flux, des droits, des couloirs humanitaires »

L’asile « est un droit affirmé mais non garanti, un fait encore plus amer. Surtout, ça fait mal de penser à l’Europe des droits qui doit toujours être la même pour tous » a déclaré le président de la CEI (Conférence épiscopale italienne), le cardinal Matteo Zuppi. Le cardinal a ensuite invité à gouverner le phénomène avec un plan tourné vers l’avenir pour choisir avec des flux, des droits et des couloirs humanitaires. Donner ainsi – souligne Zuppi – stabilité et projection future à quelque chose qui n’est pas une urgence, ne peut pas être seulement une urgence ou même une sécurité. Et c’est évidemment un thème européen.

Le dossier : plus de 100 millions de personnes fuyant leur pays

Le gouvernement italien, en particulier le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, travaille sur un nouveau décret de flux précisément comme instrument stratégique de la politique d’immigration. Le rapport Migrantes révèle que plus de 100 millions de personnes ont fui leur pays cette année. En l’absence ou presque de voies d’entrée légales, les trafiquants d’êtres humains sont les maîtres. Les deux principales voies d’accès restent la Méditerranée centrale et celle des Balkans. Record de personnes en « déracinement forcé » (réfugiés, déplacés et demandeurs d’asile) : 103 millions, soit un habitant du monde sur 77. Plus du double du chiffre d’il y a 10 ans (un habitant sur 167).

Accueil : Réfugiés ukrainiens et autres

«Le généreux « auto-accueil » mis en place par la communauté ukrainienne, avec la collaboration de nombreux citoyens italiens privés, a « sauvé » un système d’accueil restreint et limité: les 171 500 personnes arrivant d’Ukraine surclassent le total de 72% des réfugiés et demandeurs d’asile demandeurs de toutes origines accueillis dans le dispositif public fin septembre entre Sai, Cas et centres de premier accueil, un peu plus de 99 mille personnes » explique le rapport Migrantes. Quant aux arrivées, « cette année 2022, au moins jusqu’à fin septembre, voit une forte augmentation des dériveurs, bateaux et barges pour les réfugiés afghans et syriens, même si les trois premières nationalités dans les débarquements » restent tunisienne, égyptienne et bangladaise comme en 2021. « .

Comparaisons avec d’autres pays européens

Fin juin dernier, il y avait un peu moins de 296 000 réfugiés (au sens strict et personnes bénéficiant d’une protection complémentaire ou temporaire, y compris les Ukrainiens) vivant en Italie, soit cinq personnes pour mille habitants. A la même date, il y avait 613 000 réfugiés en France et 2 235 000 en Allemagne. Fin 2021, avant la guerre, les réfugiés en Italie calculés par le HCR étaient de 145 000, alors que la France en accueillait déjà un demi-million et l’Allemagne 1 256 000. Toujours en 2021, l’Italie a enregistré 45 200 primo-demandeurs d’asile, l’Allemagne 148 200, la France 103 800 et même l’Espagne en a reçu plus, 62 050 (données Eurostat).



ttn-fr-11