La chanteuse irlandaise basée à Berlin Wallis Bird atteint son 7e album rappelant l’incident qui a changé sa vie alors qu’elle n’était qu’une enfant. Son nouvel album s’intitule ‘Hands’ et porte le sous-titre de « 9 chansons et demie » en référence aux « 9 doigts et demi » qui peuplent ses « mains ». Il fait ainsi référence au jour où une tondeuse à gazon a pris sa main devant lui. Ils ont pu recoudre tous les doigts de cette main sauf un, ce qui l’a amené à jouer de la guitare pour les droitiers mais dans l’autre sens puisqu’il est gaucher.
Nous savions déjà tout cela et ce n’est pas nouveau. La devise de ‘Hands’ « 9 chansons et demi pour 9 doigts et demi » qui apparaît déjà sur sa couverture Spotify est vraiment la partie la moins substantielle de cette sortie. Pour commencer, car celle qu’il considère comme « une demi-chanson », la dernière, divisée en 3 parties et s’étendant jusqu’à 5 minutes, est l’une des plus marquantes. Et enfin, parce que ce que ‘Hands’ nous offre de plus riche, c’est sa vision du futur, de l’espoir, qui décide de secouer l’ère Trump (‘The Power of a Word’) et la pandémie (‘I’ll Never Hide My Love Away’), pour rechercher des temps meilleurs.
Il est courant que notre devise face à des adversités telles que celles qui nous préoccupent aujourd’hui dans le monde soit une généralité telle que « profiter du moment ». Pourtant, dans le sympathique et optimiste ‘Go’, qui fait office de piste 1, Wallis Bird nous rappelle que pour commencer à vivre il ne suffit pas de se concentrer sur le présent, mais de se battre pour l’avenir : « Je n’avancerai jamais si je reste dans le présent, car alors je ne ferai jamais ce dont je rêvais.
Thème phare de cette époque, « What’s Wrong With Changing ? », qu’elle présente elle-même comme une chanson sœur de « As The River Flows », est une production convulsive et rebelle qui rappelle des avancées aussi importantes en Irlande que le mariage gay ou l’avortement. Son propre rythme exige de l’action, tout comme l’electronica ‘Aquarius’ avec son « Je veux le droit de vivre, je veux le droit de mourir, je veux choisir mon choix ».
Plus tard, ‘Hands’ est un album varié qui reprend ce qui a été semé durant la longue carrière de Wallis Bird, avec des chansons plus « irlandaises », où l’on retrouve le thème inspiré par son ami Sam Vance-Law, avec qui il a passé le noyau dur de la pandémie, et qui joue du violon à la fin du susmentionné « I’ll Never Hide My Love Away ». Et puis d’autres plus « Berlinois » comme ce « FKK (No Pants Dance) » qui dissocie la nudité du sexe à travers la contemplation de ses voisins à moitié nus, certains à partir de la taille et d’autres à partir de la taille.
Entre chansons d’amour, comme ‘The Dive’ pour sa compagne Tracey lorsqu’elle a décidé de sauter d’un trampoline de 10 mètres de haut comme symbole du renforcement de leur relation ; des messages personnels comme « Je me perds complètement » sur la dépendance à l’alcool ; et d’autres moins inspirés comme paradoxalement ‘DreamWriting’ ; ‘Hands nous emmène vers la fin de ‘Pretty Lies’.
La chanson s’est divisée en 3 changements d’arrangements et d’harmonies de type Laura Mvula vers l’expérimentation avec des percussions et des synthétiseurs, comme une métaphore du message ouvert de changement qui est apparu tout au long de l’album. « Cela a été une année très difficile, je ne pouvais pas attendre qu’elle se termine et cela m’a ouvert les bras à de nombreux changements », dit-il. Oui ‘Changer‘ n’avait pas été le premier single de ‘Home’ (2016), cet album aurait tout aussi bien pu s’appeler ‘Ch-ch-ch-change‘.