Non.Il n’y a pas de meilleure saison que les autres pour visiter Jardin de Ninfa, mais pour ceux qui viennent ici pour la première fois, la question la plus évidente : « Quand ? » pourrait avoir comme réponse : «printemps”. En effet, qu’elle soit à peine commencée ou à son apogée, la saison où tout s’éveille a un charme particulier dans un lieu comme celui-ci qui est déjà, en soi, de la poésie.
Le Jardin de Ninfa, où la nature est reine
Les guides locaux ont raison de dire qu’il faut visiter Ninfa tous les 15-20 jours, pour pouvoir saisir le temps qui passe, marqué par les couleurs et les parfums des fleurs. Situé dans la municipalité de Citerne de Latina, avant que l’Agro Pontine ne devienne les dunes et la mer, le Jardin de Ninfa a eu 100 ans en 2020, mais le boum qui amène chaque week-end des centaines de visiteurs dans ce petit coin de paradis (les samedis et dimanches, sur réservation : www.giardinodi ninfa.eu) est relativement récent.
Mérite, aussi, de la New York Timesqui l’a défini il y a quelques années “Le plus beau et le plus romantique du monde” etPrix européen du jardin remporté en 2018. La magie de Ninfa, cependant, ne réside pas dans les prix, bien qu’importants, mais repose entièrement sur l’union inséparable des ruines d’une ville, Ninfa, en fait, et de la nature, qui année après année a fait de la place entre ruines.
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L’histoire de l’ancienne nymphe
L’histoire de la cité antique perdue est aussi fascinante que celle du jardin. Construit à l’époque romaine, il doit son nom à un nymphée qui, suppose-t-on, se dressait là où se trouve aujourd’hui un petit lac. La ville a commencé à connaître un moment de grande splendeur au VIIIe siècle, lorsqu’elle est devenue stratégique pour l’État pontifical. Gouverné par diverses familles nobles, en 1159, il a accueilli la parure au pape d’Alexandre III, né Rolando Bandinelli.
La fortune de Ninfa, cependant, est due aux Caetani. Ce fut Benedetto Caetani, devenu pape sous le nom de Bonifacio VIII, qui acheta la ville pour son neveu Pietro II, marquant, en effet, le début de la présence des Caetani sur ces terres. Pillée et détruite en 1381 dans le cadre des querelles religieuses consécutives au Schisme d’Occident, elle ne fut jamais reconstruite.
Ada Bootle Wilbraham, Marguerite Chapin et Leila Caetani : les femmes éclairées de Ninfa
À la fin du XIXe siècle, les Caetani retournèrent sur leurs terres et ce n’est qu’alors qu’ils décidèrent de construire le Jardin, qui est aujourd’hui un monument naturel de la République italienne. Le premier crédit revient à Ada Bootle Wilbraham, Britannique et épouse d’Onorato Caetani, qui avec ses fils Gelasio et Roffredo a récupéré les marais et a commencé à planter les premiers arbres, mais aussi différentes variétés de rosesqui ici en mai explosent dans toute leur beauté.
De nouvelles espèces ont été ajoutées à partir de Marguerite Chapin, épouse de Roffredo. La princesse américaine née à Waterford, Connecticut, a acheté les plus belles espèces de la “nurserie” anglaise de Hillier & Sons : lors de sa première visite chez de célèbres pépiniéristes britanniques, il a commandé 128 cultivars différents.
Marguerite fut aussi la première à ouvrir les portes du Jardin aux écrivains qui faisaient partie de Commerce (à comprendre comme “commerce d’idées”, éd) Et Boutiques sombres, deux magazines qu’elle a fondés. Une grande partie de ce que nous voyons à Ninfa aujourd’hui est donc due à Leïla Caetani, fille de Marguerite et de Roffredo. Peintre, experte en botanique, elle a introduit différentes espèces, construisant le Jardin comme s’il s’agissait d’un tableau. Un accord harmonieux où chaque pièce raconte une idée, une intuition devenue réalité.
La glycine sur le pont romain : le coin le plus « instagrammable » de Ninfa
Aujourd’hui, à Ninfa, vous pouvez voir environ 1300 variétés de plantes. Depuis cerisier ornemental qui accueille les visiteurs à l’entrée, devant les vestiges de l’église de Santa Maria Maggiore, la cathédrale à trois nefs dont on peut voir aujourd’hui l’abside et les restes de deux fresques, cyprès, sur l’ancienne Via del Ponte, de lavande, qui dessine un chemin qui débouche sur la Piazzale della Gloria, jusqu’au pont romain, sur lequel à la fin du printemps déborde une splendide glycine. Située presque à la fin de la visite guidée, la glycine de Ninfa est sans aucun doute le protagoniste de la saison, en plus d’être résolument “instagrammable”: il y a toujours un peu d’encombrement compréhensible, mais des groupes composés de quelques personnes permettent à chacun pour ramener à la maison le cliché le plus convoité.
En plus des couleurs, des senteurs et un silence régénérant. Malgré la forte affluence, en effet, une fois franchie la porte de ce monde enchanté, les voix se taisent, les pensées s’apaisent et il n’y a plus de place que pour l’émerveillement.