« Vous, peuples du monde… » Qui a dit cela ?


Ernst Reuter fut d’abord lord-maire de Berlin-Ouest, puis maire-gouverneur Photo : bpk / Benno Wundshammer

Par Mareike Sophie Drünkler

C’est cette voix qui reste gravée dans la mémoire. Forte, provocante, coassant, surexcitée, comme si elle devait atteindre chacune des 300 000 personnes devant le bâtiment du Reichstag sans microphone.

« Vous, peuples du monde, vous peuples d’Amérique, d’Angleterre, de France, d’Italie ! », criait aux masses le maire élu de Berlin, Ernst Reuter (non reconnu par les Russes), le 9 septembre 1948. « Regardez cette ville et réalisez que vous ne devez et ne pouvez pas abandonner cette ville et ce peuple ! »

Pour la population de Berlin divisée et déchirée par la guerre, les paroles de Reuter étaient synonymes d’espoir. En espérant ne pas être oublié, en espérant avoir le ventre plein. Car après le blocus de la partie ouest de Berlin par les troupes soviétiques, Berlin n’était approvisionnée que par voie aérienne. Objectif de Reuters : la poursuite du pont aérien.

Les mots avec lesquels l’homme politique désespéré et plein de pathétique a demandé de l’aide au monde sont aussi un appel à ne jamais relâcher la lutte pour la liberté.

Le BZ a demandé aux jeunes : Savez-vous qui a prononcé ces fameuses phrases ?

Enis Turan (33 ans) : « Je n’ai jamais entendu parler de cette citation. Et à Ernst Reuter je n’associe que le carré. Mais d’une manière générale, je pense qu’il est important de se souvenir du passé.» Photo : Olaf Wagner

Emily A. (26 ans) : « Malheureusement, la citation ne nous dit rien. Mais je pense que nous connaissons Ernst Reuter depuis l’école. » Nik S. (30 ans) : « J’ai récemment parlé du pont aérien lors d’un événement au Pan Am Lounge ! » Photo : Olaf Wagner

Lucia Tr. (36 ans) : « Je n’ai jamais entendu parler de cette citation. Et pour être honnête, le seul endroit qui me vient à l’esprit à propos d’Ernst Reuter, c’est parce que mon ex-petit ami y habite… » Photo : Olaf Wagner

Nils Allkamper (24 ans) : « J’ai déjà entendu cette citation en service ! Un collègue de la police l’a mentionné lorsque nous sommes passés devant la Platz der Luftbrücke. » Photo : Olaf Wagner

Sujets:

Enquête sur le transport aérien historique



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