« Alex Agnew vend à guichets fermés trois Palais des sports avec des blagues comme celle-ci », affirme l’avocat Frédéric Thibaut, qui demande l’acquittement du huitième prévenu dans le dossier dit WhatsApp. « Il y a de l’humour dur ici, mais pas d’infractions pénales. »
Ce mois-ci, 29 agents de la police locale d’Anvers et du corps de sécurité du Service Public Fédéral Justice seront mis en examen pour harcèlement et racisme devant le tribunal correctionnel d’Anvers. Ils faisaient tous partie de l’ancien service GEOV, une équipe chargée de transporter les prisonniers et de maintenir l’ordre au tribunal d’Anvers.
La semaine dernière, le procureur a requis douze mois de prison pour les deux instigateurs, dont la moitié ont été effectifs. Des peines de prison avec sursis sont requises pour les autres accusés.
La défense a eu la parole lundi. Le principal prévenu BU n’était pas là. Il était parti en vacances après la première audience. Les autres accusés ont également montré peu ou pas de perspicacité quant à leur culpabilité.
Le fil rouge de leur défense : une mauvaise ambiance au service, qualifiée de « poubelle » par un commissaire la semaine dernière – et quelques blagues mal choisies. Pour l’instant, tout le monde va pour l’acquittement.
« Comme au bar »
GJ (34 ans), qui travaillait à l’époque pour les forces de sécurité et qui suit actuellement une formation pour devenir inspecteur de police, déclare : « Le groupe WhatsApp que nous utilisions était comme le bar d’un café. Cela va les uns contre les autres. Tu es dans la police, tu veux être dur. Mais je n’ai jamais eu l’intention de blesser ou de discriminer qui que ce soit.
C’est J. qui a partagé fin 2015 dans le groupe WhatsApp une photo d’un collègue victime d’une crise d’épilepsie, qui a ensuite été commentée par les autres membres du groupe. « Pas beaucoup de tact », a déclaré son avocat Pascal Lahousse. « Mais pas d’infractions pénales. »
Le groupe WhatsApp fondé en 2014 constitue la base du dossier. Mais selon le ministère public, les conversations numériques sont un reflet réaliste de ce qui se passait sur le lieu de travail. JVW, par exemple, ne faisait pas partie du groupe WhatsApp, mais s’est également rendu coupable de harcèlement et de racisme, selon le procureur.
Selon l’OM, VW ne souhaitait pas travailler avec des collègues d’une autre couleur de peau. Son avocat nie cela. « Les allégations peuvent être réduites à des discussions liées au travail entre des personnes qui ne s’aiment pas », explique Kris Luyckx. « Mon client a parfois traité l’une des parties civiles de perdant. Mais cette personne a souvent été malade pendant longtemps, et il y avait quelque chose à dire sur son éthique de travail.
JVW est à la retraite aujourd’hui. « J’ai travaillé pour la police pendant 44 ans. J’ai toujours essayé de faire en sorte que tout se passe bien et dans le respect mutuel. J’espère que le tribunal tiendra également compte de mon engagement.
GJ raconte au juge en quoi sa vie est différente aujourd’hui. « J’avais l’habitude de rejoindre la garde plus âgée. Aujourd’hui, je m’adresse aux jeunes qui font de telles déclarations », dit-il.
Mercredi, quelques autres accusés prendront la parole et les réponses suivront.