Voorne aan Zee serait-il notre avant-pays ?

Les drapeaux de Sinterklaas flottent avec exubérance à Hellevoetsluis. Au centre commercial De Struytse Hoeck, un groupe avec des foulards CDA fait la queue devant le Hema. « Donc, il n’est pas ici en tant que ministre, hey », ordonne un homme, « mais uniquement pour soutenir notre campagne. »

Hellevoetsluis, Brielle et Westvoorne vont fusionner en Voorne aan Zee, donc les habitants se rendront aux urnes ce mercredi. Au moins, 38 pour cent le font. Une faible participation, malgré l’apparition de leaders nationaux en tous genres : Attje Kuiken, Wybren van Haga, Thierry Baudet…

Et il y a Wopke Hoekstra. Barbe en barbe de 3 jours, cheveux ébouriffés. Dans sa veste matelassée, il domine toutes les personnes présentes. Marche décontractée, mains dans les poches. Hier, il avait une réunion de travail dans un palais de Lisbonne, maintenant il distribue des tracts entre les Xenos et les Kruidvat.

« Je ne vote pas pour les criminels », lui lance un passant, mais la plupart d’entre eux discutent. Comme un jeune homme qui fait quelque chose avec un logiciel de cryptographie et ne sait pas pour qui voter. « Toutes ces soirées… il n’y en a pas une qui me convienne vraiment. »

Alors que tant de partis locaux participent ici : Residents’ Interest Voorne (qui sera le vainqueur, 11 sièges), Party Voorne aan Zee (3), ONS Brielle (2), Vrij Voorne (1). Plus les nouveaux venus à droite : BVNL (2) et Forum (1).

Si Voorne est notre avant-pays, cela promet quelque chose. Les électeurs veulent un parti qui combatte exactement leur infime fraction d’intérêt, alors tous ces éclats jettent leur appât particulier. L’un défend les agriculteurs, l’autre veut défaire la fusion. Ils veulent se débarrasser des moulins à vent et des centres de demandeurs d’asile, ils veulent garder les installations à Den Briel…

Voter tend plus vers l’expression de votre identité la plus individuelle que de faire confiance à un député d’un état d’esprit particulier pour coopérer et faire des compromis en votre nom. Parmi les partis nationaux, le CDA termine dernier (3), derrière GroenLinks/PvdA (4) et VVD (6).

Hoekstra répond rapidement et amusé à cet électeur flottant : « Bien sûr, vous ne trouverez jamais un parti qui a exactement tous vos points de vue. Mais on dirait que vous avez de bonnes idées. Vous ne voulez pas vous lancer en politique vous-même ? Ce serait super sympa si tu parlais à Wilbert ici un jour… »

En effet : parler en local. Mais qu’est-ce que les dirigeants nationaux viennent faire ici de toute façon ? La participation n’est pas plus élevée.

Et la campagne continue. Au prochain centre commercial. « Nous avons un peu modifié le parcours là-bas », explique Klaas Kamphuis, membre du conseil. « Le jour du scrutin, nous ne sommes pas autorisés à nous approcher trop près des bureaux de vote. Nous essayons d’éviter les urnes.

62 % des résidents y sont parvenus.

Christian Weijt écrit une colonne ici tous les vendredis.



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