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Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que les accords de défense à long terme conclus avec l’Allemagne et la France préfiguraient une « nouvelle architecture de sécurité pour l’Ukraine et de nouvelles opportunités ».
Zelensky a signé vendredi à Berlin un accord bilatéral de défense avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Scholz a décrit cet engagement comme une « étape historique » et a qualifié le soutien à l’Ukraine de clé pour garantir un « ordre européen pacifique » à l’avenir.
Aux termes de cet accord, l’Allemagne fournira une aide militaire d’une valeur de 7,1 milliards d’euros en 2024. Elle dirigera les efforts de ses alliés pour doter l’Ukraine de défenses aériennes modernes tout en contribuant à d’autres « coalitions » lui fournissant des blindés, de l’artillerie, des technologies informatiques et des drones.
Berlin a également annoncé un programme d’aide militaire supplémentaire d’un montant de 1,13 milliard d’euros sur quatre ans, comprenant 18 obusiers automoteurs, 18 autres obusiers, un système de défense aérienne SkyNex et 100 intercepteurs pour le système de défense aérienne IRIS-T.
Le dirigeant ukrainien est attendu vendredi soir à Paris pour rencontrer le président Emmanuel Macron et signer un accord de sécurité similaire à long terme avec la France.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a conclu le mois dernier un accord de 10 ans avec Kiev, comprenant 2,5 milliards de livres sterling d’aide militaire cette année et un engagement à renforcer la marine ukrainienne. Les responsables ukrainiens affirment que des accords sont également sur le point d’être conclus avec le Canada, l’Italie et les Pays-Bas. Au total, plus de 30 pays ont déclaré qu’ils signeraient de tels accords avec l’Ukraine.
Les engagements en matière de sécurité ne vont pas jusqu’aux garanties de défense mutuelle, mais visent à renforcer les capacités militaires de l’Ukraine sur plusieurs années tout en envoyant à Moscou un message de la détermination occidentale à soutenir Kiev, deux ans après l’invasion à grande échelle de la Russie. Les accords visent également à servir de pont vers l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Cependant, le message de solidarité occidentale a été fragilisé par les doutes quant à une nouvelle assistance militaire américaine à l’Ukraine, freinés par les républicains sceptiques à la Chambre des représentants, et par les retards dans certains financements européens.
L’UE a convenu le mois dernier d’un plan d’aide budgétaire général de 50 milliards d’euros sur quatre ans, mais un projet visant à compléter de 5 milliards d’euros le fonds européen utilisé pour acheter des armes à Kiev a été retardé par des divergences entre les États membres.
Un plan d’aide américain de 60 milliards de dollars proposé par la Maison Blanche à l’Ukraine, dont un tiers militaire, est bloqué au Congrès.
Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, allié du favori républicain Donald Trump, a ajourné jeudi la Chambre pour une suspension de près de deux semaines sans soumettre au vote le programme d’aide à l’Ukraine approuvé par le Sénat.
Malgré leurs dernières promesses, les Européens ne parviennent pas à combler cette année le déficit des livraisons américaines en munitions d’artillerie et en intercepteurs de défense aérienne.
La France est sous surveillance parce qu’elle aurait fourni moins d’armes à l’Ukraine que d’autres alliés européens comme l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Les données collectées par l’Institut de Kiel en Allemagne placent la France au 14e rang mondial, avec une aide militaire depuis février 2022 d’une valeur de seulement 600 millions d’euros, tandis que l’Allemagne a donné 17,7 milliards d’euros et le Royaume-Uni 9,1 milliards d’euros.
Les responsables français ont contesté ces chiffres, qui, selon eux, sous-estiment considérablement leur contribution. La France a publié vendredi une nouvelle liste du matériel qu’elle a fourni à l’Ukraine, dont 30 obusiers César et une centaine de missiles Scalp à longue portée, sans toutefois donner de valeur à ces équipements.
Les responsables ont également déclaré que la France avait formé environ 10 000 soldats ukrainiens et qu’elle étendrait cette année sa formation aux activités navales et aériennes.
Dans Le Monde, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a déclaré : « Les efforts aujourd’hui en faveur de l’Ukraine ne sont rien comparés à ceux que nous aurions à déployer contre une Russie qui se considère victorieuse. »