« Volcan au bord de l’éruption » : l’élection présidentielle la plus excitante jamais organisée en Colombie


Mise à jourChangement radical, c’est ce que promettent les deux candidats à la présidentielle colombienne à l’approche du second tour de l’élection présidentielle qui aura lieu dimanche. Selon les derniers sondages, c’est une course au coude à coude entre le sénateur de gauche Gustavo Petro et l’outsider Rodolfo Hernandez. Les partis politiques établis, quant à eux, semblent avoir perdu leur emprise sur le pays.

Le sénateur Petro a obtenu environ 40 % des voix au premier tour de l’élection, ce qui en a fait le vainqueur. Son adversaire Hernandez a remporté plus de 28% des voix, battant le favori de droite Federico Gutierrez, qui a terminé troisième.

Gustavo Petro est un ancien guérillero engagé en politique depuis 1991 et a participé pour la première fois aux élections présidentielles de 2010. Après ces élections, il a quitté son parti en raison de divergences idéologiques et a fondé son propre parti : Colombia Humana. Il a été élu maire de la capitale Bogota en 2011. En 2018, il a de nouveau participé à l’élection présidentielle, terminant à la deuxième place avec 25% des voix. Il participera donc cette année pour la troisième fois et pourrait devenir le premier président colombien de gauche.


Devis

La gauche Petro promet la fin des énergies fossiles et une hausse des impôts pour les 4 000 Colombiens les plus riches.

Lors de sa campagne électorale, il a promis « le changement » et un gouvernement « pour tous les Colombiens » qui « veulent mettre fin à la haine politique au sein de la société ». Petro a fait campagne sur des questions de gauche, plaidant pour l’énergie verte et éliminant les inégalités de revenus dans le pays. Il a promis la fin des énergies fossiles et une augmentation des impôts pour les 4 000 Colombiens les plus riches.

Il a également annoncé son intention de poursuivre l’actuel président Ivan Duque pour brutalités policières lors de manifestations contre les mesures économiques de l’administration Duque en 2021. Il a également proposé des réformes agricoles et des investissements dans l’éducation, les soins de santé et la recherche.

Le candidat de gauche Gustavo Petro (à gauche) et l’entrepreneur excentrique Rodolfo Hernández. ©AFP

Son adversaire Rodolfo Hernandez est un homme d’affaires et a été surnommé le « Trump colombien » par la presse colombienne pour ses propos excentriques et souvent scandaleux. Par exemple, il a dit un jour que les femmes vénézuéliennes sont des «usines à bébés» qui profitent de l’État, et il a suscité une grande controverse lorsqu’il a déclaré dans une interview en 2016 qu’il était «un disciple du grand penseur allemand Adolf Hitler». Plus tard, il s’est excusé pour cela et a dit qu’il parlait d’Albert Einstein. En 1990, il est devenu membre du Partido Libéral et en 2015, il a remporté les élections municipales de la métropole Bucaramanga. Il y est resté maire jusqu’en 2019. Pendant son mandat, il s’est fait un nom en tant que militant anti-corruption.


Devis

Hernandez promet de débarrasser le pays de la corruption de la classe politique traditionnelle et veut récompenser les citoyens qui dénoncent les politiciens corrompus.

La lutte contre la corruption occupe également une grande place dans sa campagne présidentielle. Il se positionne comme un homme d’affaires prospère qui peut transformer la Colombie. Il a promis de débarrasser le pays de la corruption de la classe politique traditionnelle et de récompenser les citoyens qui dénoncent les politiciens corrompus. Au cours de sa campagne, il a également parlé d’économies, de création d’emplois et d’application stricte de la loi. Il souhaite également réformer le système pénitentiaire colombien et lutter contre la pénurie de logements. Une partie de sa campagne s’est déroulée sur le réseau de médias sociaux TikTok, où il compte plus de 604 000 abonnés.

Peu de réformes

Au cours des quatre dernières années, l’actuel président Iván Duque a mis en œuvre peu de réformes fondamentales. Sa présidence a été marquée par la pandémie de coronavirus, une grave récession, des manifestations de masse violemment réprimées par la police et une augmentation de la violence liée à la drogue dans les zones rurales.

Petro et Hernandez ont tous deux fait de grandes promesses dans un pays parfois décrit comme un « volcan au bord de l’explosion ». De nombreux Colombiens s’inquiètent donc d’une flambée de violence à l’annonce des résultats dimanche soir. Un résultat trop étroit « pourrait créer un problème social dans la rue », prévient la politologue colombienne Luisa Lozano de l’université de La Sabana.

Les bureaux de vote en Colombie ferment à 23 heures, heure belge.



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