Nonet vous en aurez certainement entendu parler. Il y a encore demainle par Paola Cortellesi ça rapporte très bien (à ce jour le butin a atteint 14 millions). On rit, on est ému, on ressent de la colère et du soulagement. Surtout, il y a des applaudissements à l’écran, des rapports de rugissements et de probables ovations debout arrivent des cinémas.. A l’école pourtant, comme si on était dans les années 40 du film, les professeurs chargent les classes dans les bus : gestion du multiplex (on sait si avec la confiscation des smartphones pour ne pas interrompre l’émotion).
Bref, ce film est à voir, voire plus d’une fois (les visionnages multiples viennent aussi de l’actualité). Les voix critiques (peu nombreuses) et favorables (nombreuses) comptent peu.), la vague de consensus est désormais un fleuve de bouche à oreille qui souligne allègrement le « pour une fois ». Pour une fois au cinéma il y a un film italien qui marche, ce n’est pas vulgaire, grossier, trivial, sans intrigue ou prétentieuxc’est-à-dire avec le message.
A vrai dire, il a aussi le message Il y a encore demain. D’ailleurs, déjà contenu dans le titre qui rappelle le mantra de Rossella O’Hara. Mais sous cette forme participative qui mêle comédie, mélodrame, comédies musicales, burlesques, cernes et vêtements en lambeaux, Paola Cortellesi le fait arriver avec grâce et familiarité. Retardant et trompeur entre fuite de l’amour et du devoir, et jeter la moitié du cinéma italien classique. Parce que si regarder vers l’avenir fait vraiment peur, autant en profiter les fondamentaux du cinéma civil qui a su divertiret blessé.
Pour trouver de nouvelles voies de narration, il y a encore demain, justement. Entre-temps, nous vivons de nostalgie en noir et blancune tendance inaugurée en 2011 par L’artisteet plus vital que jamais. La comédie romantique est morte Marvel est mort – s’il n’est pas en soins intensifsle réservoir d’histoires est encore et encore l’humanisme du XXe siècle avant tout effondrement (du mur de Berlin, de la vie privée, de l’éducation, des idéologies, de la droite au gouvernement).
Sauf que pour que ça marche, cet humanisme pré-postmoderne, bref, pour effleurer les géants Visconti, Scola, Rossellini des années 40 et 50 (et à la fin des années 30 filmé dans les années 70), il faut être bon. Cortellesi est. On peut lui reprocher un certain caractère schématique, l’absence de certaines coupures, par respect, car il s’agissait de la première œuvre. Mais chaque fragment décrivant la vie de Delia – marié à Ivano (Valerio Mastrandrea) qui la conduit et avec une fille à marier et deux garçons qui l’ignorent – forme un noyau sincère et original.
Il y a encore demain: tous les films cités par Paola Cortellesi
Maginifique de Luchino Visconti (1951)
Du film avec Anna Magnani mère de la fille dont il rêve (et fait tout) pour lui garantir un avenir au cinéma, Il y a encore demain récupérer la maison au sous-sol. Avec les enfants qui épiaient depuis les volets, les murs rongés par l’humidité, les meubles récupérés. Comme Maddalena Cecconi donc, Delia est une infirmière improvisée (mais pas seulement) qui se fait des injections à domicile.
Cependant, contrairement à Maddalena, qui dépense tout l’argent de son mari, elle est plus prudente dans la gestion de son argent. Soixante-dix ans plus tôt, Delia est une sorte de Disparu tournerL qui accumule de l’argent en vue d’une stratégie, ce qui rassure le spectateur. Ils restent cependant deux personnages bien différents, c’est un oui ils touchent encore (semble-t-il) dans un vêtementchemisier.
Celui réalisé par Delia avec le tissu à pois acheté à la mercerie en fait il a tout l’air d’un hommage à l’un de ceux portés par Magnani (qui présentaient pourtant un motif géométrique).
La Ciociara de Vittorio De Sica (1960)
L’extrait du film Oscar de la meilleure actrice à Sophia Loren c’est le vieil amour qui est tout sauf enterré. Mais difficile de relancer, en tout cas présent, avec du soutien : Giovanni et Nino. Joué par Raf Vallone et Vinicio Marchioni. Si Giovanni est un bon grincheux de très peu de mots, abasourdi par la beauté de Cesira (Loren) et toujours offensé qu’elle ait épousé un vieil homme riche ; Nino est doux et presque soumis.
Les deux offrent de l’aide. Giovanni promet de vérifier l’épicerie pendant que Cesira et sa fille se réfugient contre les bombes à Ciociaria ; il parvient également à voler un moment d’intimité avant la fuite de Cesira et de sa fille à Ciociaria. Nino, rejeté par Delia qui le regarde avec des yeux enchantés en faveur d’Ivano (le film n’explique cependant pas pourquoi), propose à la femme de l’accompagner dans le nord. Ils feront une nouvelle vie ; Pendant ce temps, devant l’atelier pas même un bisou.
Un jour particulier de Ettore Scola (1977)
C’est le film le plus cité parmi ceux qui ont inspiré Il y a encore Demain. Oui, la scène des vêtements accrochés sur la terrasse ressemble à celle du film de Scola. Oui, Delia et Antonietta (Loren, encore) sont des femmes au foyer épuisées par un mari (et des enfants) tous “Tu ne vaux rien et tu as été seul à la maison toute la journée et c’est le dîner.” Mais à part les vêtements et la famille, ils vivent deux aventures différentes.
Antonietta, épouse d’un fasciste qui accompagne ses enfants au grand rassemblement à l’occasion de la visite d’Hitler à Rome, est une niaise qui tombe amoureuse de son voisin homosexuel. Qui l’enchante et l’embarrasse de plaisanteries et d’attentions, seul et désespéré comme lui, et une minute avant de se suicider. Delia se corrode de l’intérieur, il n’a que Marisa comme confidente (Emanuela Fanelli) qui la fait rire, l’encourage et l’encourage.
Elle est abattue comme Antoinette, mais dans les moments décisifs elle se découvre résolue. Par exemple, sans connaître un mot d’anglais, elle parvient à demander à un soldat allié s’il voudrait bien poser une bombe dans la boutique de sa potentielle belle-famille. Plus qu’un relais partisan.
Paisa de Roberto Rossellini (1946)
C’est là que concerne le repêchage Naplesun épisode du film qui en contient six et qui fait partie de l’histoire comme le deuxième film de Trilogie de guerre antifasciste. L’un des sommets du cinéma néoréaliste. Yonv Josephacteur et musicien afro-américain de domicile italien qui joue le soldat William dans Il y a encore demain il est clairement calqué sur Points Johnson; dans Paisa tour à tour dans le rôle du soldat noir des troupes alliées : Joe.
Leurs contacts changent. William baptise Delia «Bonjour, Devo-annà» (parce qu’il est toujours pressé), lui donne une barre de chocolat (une scène similaire mais chorale, avec le lancement de bonbons depuis les chars, était également présente dans La Ciociara) et lui procure alors ce grand plaisir de l’explosif. Joe, à moitié ivre, se fait voler ses chaussures par Pasqualeun gamin des rues qui écoute toutes ses histoires puis, le voyant endormi, enlève ses bottes.
Ayant trouvé le garçon parmi un groupe de sans-abri, Joe se retourne, désemparé, réalisant que le garçon n’a pas de famille, qui est sûrement mort dans un attentat à la bombe.
L’honorable Angelina de Luigi Zampa (1947)
Encore Anna Magnani. Mais avec le film dans lequel Nannarella est une roturière personne charismatique qui mène une occupation illégale de propriétés, et que tout le quartier voudrait donc au Parlement, Delia-Cortellesi n’a pas grand-chose à faire.
Angelina ne fait pas la queue pour des pâtes comme Delia et les autres malheureux, attaque et vide l’entrepôt du propriétaire de l’épicerie qui dit qu’il n’a pas de stock. Mena et finit en prison. Et qui sait ce qu’il aurait fait s’il avait rencontré un soldat comme William : saper Montecitorio ?
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