Visco : la hausse des taux commence à ralentir, mais la prudence s’impose car l’incertitude est élevée


Dans la tendance à la hausse des taux de la BCE « il y a une tendance à la baisse », mais le sens « reste celui de la prudence face aux risques de propagation de l’inflation », car dans l’avenir de la politique monétaire il y a encore « un niveau d’incertitude très élevé » en raison de la « guerre encore inachevée », de la « dimension énergétique qui pour l’instant est revenue en termes de coûts » et de la « fragmentation mondiale, avec la tension avec la Chine qui nécessite un effort diplomatique » : ainsi le gouverneur de la Banque d’Italie Ignazio Visco en marge du G7 qui vient de se conclure à Nigata au Japon.

Tendance au ralentissement, mais forte incertitude

A la BCE dans les sept hausses de taux opérées depuis 2022 – rappelle le gouverneur de la Banque d’Italie – « on est passé d’une hausse de 75 points à une de 50 puis 25. Il y a une tendance à la baisse par rapport à la taille mais la direction continue être celui de la prudence face aux risques de propagation de l’inflation ». Dans l’Eurotower – a-t-il expliqué dans une interview à Rai News 24 à l’issue du G7 sur la Finance au Japon – « nous sommes tous d’accord pour dire que nous agissons sur les données disponibles, telles que les facteurs d’inflation, l’état de la demande et aussi la rapidité de la baisse de l’inflation à moyen terme ». Cependant, Visco a ajouté un avertissement implicite aux « faucons » du nord : « S’il y a une chose que je recommanderais, c’est de faire attention à la façon dont nous jugeons » les perspectives et les données, car « il y a un niveau très élevé d’incertitude qui découle de différents facteurs» de la guerre à l’énergie.

Le ralentissement du crédit aux entreprises et aux ménages

Le gouverneur de la Banque d’Italie a également rappelé comment « la politique monétaire n’a pas d’effet immédiat, elle a besoin de temps pour se diffuser » et la transmission du resserrement lancé avec les sept hausses de taux « à mon avis, se déroule de la manière attendue ». Parmi ceux-ci « le ralentissement du crédit aux entreprises et aux ménages » : et si « l’Europe a absorbé les tensions financières apparues récemment sans difficultés sérieuses, les risques sur l’économie réelle – a poursuivi le gouverneur – commencent à se faire sentir et les banques sont plus prudent au niveau européen, pas seulement en Italie». Visco a déclaré que le ralentissement du crédit aux entreprises et aux ménages est la réponse à deux questions : la hausse des taux, qui a agi sur la demande, et « l’offre de crédit liée aux tensions financières apparues dans la période récente, qui L’Europe a absorbé sans difficultés sérieuses mais le risque est resté ».

Un effort diplomatique avec la Chine est nécessaire

Visco intervient alors sur le nœud des relations avec le géant asiatique : « Il y a des raisons de tension avec la Chine mais cela demande un effort diplomatique considérable, tant en termes de diplomatie économique que de tout court, car il faut garder le dialogue ouvert et faire face aux problèmes ils nous frappent ensemble», a expliqué le gouverneur de la Banque d’Italie dans son interview. « Je crois qu’il n’est commode pour personne de mettre l’accent avec force sur des questions qui peuvent ensuite faire l’objet d’évaluations différentes en fonction des données qui émergent », a ajouté Visco. Qui considère l’élargissement, souhaité par la présidence japonaise, de la confrontation du G7 à certains pays asiatiques et au Brésil comme un « excellent signe ». « On ne peut s’empêcher de prêter attention au fait – a conclu le gouverneur – que la collaboration internationale continue d’opérer sur un large éventail. Le monde a des problèmes qui ont une dimension globale qui ne peuvent être résolus que par tous, comme le changement climatique, l’extrême pauvreté, la pandémie elle-même et les risques d’autres épidémies ».

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