Victoire de Poutine : l’Europe s’engage alors à payer le gaz russe en roubles

C’est ce que confirme une source gouvernementale suite aux informations de l’agence de presse Bloomberg ces derniers jours. Officiellement, la Commission européenne n’a pas encore publié de déclaration expliquant sa position, mais les États membres ont déjà été informés en coulisses.

Bien que beaucoup de choses ne soient pas encore claires, la menace que la Russie ferme complètement le robinet de gaz vers l’Europe semble maintenant beaucoup moins grande. Cela signifie également que l’économie russe peut bénéficier plus directement de l’argent que l’Europe paie pour le gaz russe.

Décret

Les tensions sur la manière dont les entreprises européennes paient le gaz sont apparues fin mars lorsque le président Poutine a publié un décret exigeant que le gaz russe soit désormais payé en roubles. Il a donné la principale raison à cela que les entreprises européennes paient désormais en euros, qui, bien qu’ils finissent sur le compte de la compagnie gazière d’État Gazprom, sont immédiatement gelés à la suite des sanctions. Poutine a ensuite déclaré que la Russie ne “fait pas la charité”.

Pour résoudre ce problème, le président russe a exigé que les paiements de ces contrats soient désormais effectués en roubles. Il a mis en place pour cela une construction compliquée, via Gazprombank à Luxembourg. La construction est une astuce juridique qui, selon la Russie, rend justice aux contrats gaziers actuels et aux sanctions européennes.

Fissures dans l’unité UE

Dans un premier temps, l’Union européenne a réagi à l’unanimité au décret de Poutine. Nous n’allons pas commencer par cela, c’était la position. Mais des fissures sont vite apparues dans cette unanimité. Surtout après que la Pologne et la Bulgarie ont décidé de ne pas payer en roubles et que Moscou a fermé l’approvisionnement en gaz. Plusieurs sociétés énergétiques allemandes et italiennes ont fait valoir que la construction russe était en effet légitime à leurs yeux. Et la Hongrie veut aussi être d’accord.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines que “le rouble pour l’essence” était bien une violation des sanctions. Mais après que la Russie ait apporté quelques ajustements à la construction, le feu vert a été donné.

Von der Leyen expliquerait ce changement de cap par un petit ajustement dans le décret : la Russie a déclaré que le paiement du gaz est déjà effectué au moment où une entreprise européenne a déposé les euros et non (comme il a été dit précédemment) au moment où Gazprom reçoit le roubles. On ne sait pas quand von der Leyen annoncera sa décision.



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