Victime d’attentats, Zaventem euthanasie à 23 ans pour des souffrances psychologiques insupportables

Elle a à peine 23 ans. Le 22 mars 2016, elle a été témoin de près des attentats de Zaventem. Elle a alors enduré une détresse psychologique si insupportable que sa demande d’euthanasie a finalement été acceptée. Le 7 mai, elle a dit adieu à la vie. Son histoire a été évoquée hier dans le reportage de la RTBF sur les victimes « oubliées ». Il a été question d’une enquête judiciaire sur l’euthanasie, mais le parquet d’Anvers l’a rejetée. La famille de la jeune femme est choquée par la diffusion.

Les élèves de dernière année du Sint-Ritacollege de Kontich dans la province d’Anvers s’envoleront pour Rome le 22 mars 2016, un voyage classique pour conclure leur carrière dans l’enseignement secondaire. Mais ce matin-là, des terroristes ont fait exploser des bombes dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem. 91 étudiants du Collège Sint-Rita l’ont vécu de près. L’un d’eux n’a pas été blessé physiquement, mais a subi un grave traumatisme psychologique, selon l’analyse du psychologue de l’école de Kontich. Selon le psychologue, la jeune fille était déjà aux prises avec des problèmes psychologiques avant les attentats et elle l’a donc référée à un psychiatre.

La jeune fille a été admise dans un établissement psychiatrique à Mortsel, où elle avait été soignée quelques fois auparavant. Elle a dû prendre beaucoup d’antidépresseurs. Elle est restée en traitement ambulatoire pendant des mois. Quand les choses s’arrangent pour elle, elle sort au grand jour parce qu’elle veut montrer l’exemple aux autres victimes. Mais malheureusement les choses ne vont pas dans le bon sens. En 2020, elle fait une autre tentative de suicide.

Elle a déjà déposé plusieurs demandes d’euthanasie en raison de souffrances psychologiques. A chaque fois, il a été refusé. Ses cinq meilleures amies, qui se trouvaient également à l’aéroport de Zaventem le 22 mars 2016, sont inquiètes. Eux-mêmes avaient été aidés par une semaine de thérapie à la Villa Royale d’Ostende, tout comme environ 150 autres victimes des attentats terroristes de Zaventem et de Maalbeek. L’un des thérapeutes de la «Villa» contacte le psychiatre de la fille et propose une approche thérapeutique différente de celle de continuer à soumettre des demandes d’euthanasie, mais le psychiatre traitant dit qu’elle a dû faire savoir à sa patiente qu’elle n’était pas intéressée. L’étudiant n’ira jamais à Ostende.

En avril de cette année, elle a de nouveau déposé une demande d’euthanasie pour souffrance psychique grave et irréversible. Cette fois, deux psychiatres sont d’accord et l’euthanasie peut légalement avoir lieu. Le 7 mai 2022, la femme de 23 ans dira au revoir à sa famille et ses amis, et à la vie. Un neurologue de l’UVC Brugmann qui est intervenu dans le dossier, estime que l’euthanasie n’aurait pas dû (encore) avoir lieu car il y avait encore eu des soins depuis Ostende. Le parquet d’Anvers a ouvert une enquête sur les faits, mais a ensuite classé l’affaire car la conclusion était qu’il ne s’agissait pas d’un crime.

La famille de la femme dit dans une réponse par l’intermédiaire de son avocat que le rapport a été fait à l’insu et sans la coopération des proches. « Elle soulève sérieusement les sourcils sur le plan déontologique et éthique », indique le communiqué. « De plus, ce rapport contient plusieurs inexactitudes fondamentales. » La famille se dit choquée et demande que sa paix et son intimité soient respectées.



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