Vicente Navarro a récemment sorti son deuxième album, « Las manos », qui sera notre « Disque de la semaine ». Comme le premier, ‘Casi tierra’, il aborde le folklore national dans une perspective un peu électronique, désormais plus accentuée.
L’album a été présenté avec deux singles notables, ‘Una herida’ et ‘Camposanto’, mais ‘El primero’ est le plus perturbateur par rapport à son travail précédent et donc notre «Chanson du jour».
‘El primero’ commence par une interpolation du Concierto de Aranjuez avec la propre mélodie de la composition. L’enregistrement progresse, contenant une certaine agitation, jusqu’à ce qu’à la fin il explose et qu’une section drum&bass émerge. Comme Vicente Navarro nous l’a dit dans une interview que nous publierons ces jours-ci, le thème dépeint une évasion dans un environnement guerrier. Un « trieja » est le protagoniste, mais l’un des 3 doit « fuir » car la société n’approuve pas leur situation.
En fait, la chanson commençait par dire « nous allons danser tous les 3 » et c’est ainsi qu’on peut le lire dans les paroles du vinyle lorsqu’il arrivera l’année prochaine. Mais au final l’expression « le 3 » a été supprimée au profit du poétique. Plus claires sont des phrases comme « il vient appuyer sur la gâchette et il vient brûler le brouillard. Si on se revoit, je te donnerai mon été / et si ce n’est pas possible le reste de l’année ».
Le refrain de la chanson est « Il n’y a pas de péché qui vaille autant que Dieu le dit », en référence à l’éducation catholique. Navarro nous dit : « il s’agit de l’invasion d’une ville. Nous sommes 3 personnes, nous sommes quelque chose que la société ne comprend pas. Je m’échappe pour essayer de ne pas tuer les deux autres ». Une angoisse qui se traduit dans la cadence de la chanson, de la même manière que la drum&bass représente très bien ladite « évasion », faisant de la production de la chanson presque un clip vidéo.
Vicente Navarro présente cet album le 8 février à Madrid et le 3 mars à Barcelone.