Le tribunal d’Amsterdam se prononce aujourd’hui dans l’affaire du vol d’un transport de sécurité à Amsterdam. Si le tribunal constate que des coups de feu ont été tirés sur la police, les peines seront lourdes.
Le 19 mai 2021, une Porsche Cayenne enfonce avec son dos une porte coulissante en métal sur la Meeuwenlaan d’Amsterdam. Quelques secondes plus tard, des hommes masqués font irruption dans l’entreprise de métaux précieux Schöne, où un transport de sécurité vient d’arriver.
A l’extérieur de l’entreprise, l’un des braqueurs prend position et tire en l’air avec une arme automatique. Pour tenir les curieux et les flics à distance, l’histoire des suspects. “Il y a des tirs”, résonne-t-on sur les chaînes de la police. Peu de temps après, une poursuite massive en résulta.
La violence armée qui finit par éclater provoque toujours des plaintes psychologiques parmi les officiers impliqués à ce jour. Une question à discuter est de savoir si les suspects ont tiré sur la police ou seulement en l’air pour les effrayer.
Butin perdu jamais retrouvé
Le plan du braquage est né en Belgique, tout comme plusieurs des suspects. Les autres braqueurs, neuf au total, ont des racines françaises, marocaines et camerounaises. Dans un appartement à Anvers où le braquage est prévu, le français est la langue de travail.
Dans cet appartement, des images de Schöne Edelmetaal et de l’emplacement de l’entreprise à perquisitionner à Amsterdam sont visionnées, réalisées avec un drone. Une fois sur place, grâce au pilonnage de la Porsche, une porte s’ouvre, permettant aux braqueurs d’entrer.
Les deux gardes du transport de sécurité sont ligotés. Une partie des métaux précieux disparaît dans la Porsche et les deux Audi en attente, type A6 et S4. Avec un butin d’une valeur de 14,5 millions d’euros, ils roulent à grande vitesse vers le village voisin de Broek in Waterland.
Il y a trois voitures prêtes dans lesquelles le butin doit être transféré. Cependant, il est difficile de fuir dans les petites routes de Broek in Waterland. Surtout avec la police si près de vous. Les suspects parviennent alors à mettre le feu à certains des véhicules rapides, mais ils n’avancent pas loin avec les voitures en attente.
L’un est enfoncé dans un fossé par la police. Un autre roule dans le jardin d’un habitant de Broek in Waterland et se retrouve contre un arbre. L’un des suspects se cache dans une poubelle à roulettes dans le jardin mais est rapidement retrouvé. D’autres s’enfuient dans un pré voisin, où l’un des hommes est abattu par la police.
Cependant, certains des suspects parviennent à s’échapper. Ils ont choisi un autre itinéraire et incendié leur véhicule sous un viaduc de l’A1 à Diemen. Ils passent à une BMW prête et avec 4,2 millions d’euros en or et en platine, entre autres.
Eux aussi finiront par être arrêtés, Ibrahim A. étant le dernier à la fin de l’année dernière. Le butin manquant n’a jamais été retrouvé.
Aucune preuve de tir à la cible
Les déclarations des officiers sur lesquels on leur a tiré dessus sont-elles des preuves ? Les affirmations des suspects selon lesquelles ils n’ont pas tiré sur la cible sont étayées par des conclusions médico-légales.
Nulle part des impacts de balles tirées par les suspects n’ont été trouvés, contrairement à plusieurs impacts de balles de la police. Huit douilles des armes des suspects ont été retrouvées à Broek en Waterland, contre 87 pour la police.
Le ministère public (OM) présume des tirs ciblés et requiert une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix-huit ans. Le verdict commencera à 13h30 au tribunal d’Amsterdam.