Vatican, « portefeuille » de 2 milliards. La stricte déontologie de la finance est en marche


Des règles claires (et inédites) : pas d’achat de titres – actions et obligations – dans les secteurs contraires aux principes de la Doctrine Sociale de l’Eglise, exclusion des pratiques « spéculatives », pas d’opérations sur les matières premières ou dans l’industrie minière. Mais certainement aussi des règles qui « protègent la valeur réelle des actifs nets du Saint-Siège, générant un rendement suffisant pour contribuer de manière durable au financement de ses activités ». Cela n’a pas été tenu pour acquis ces dernières années, comme on l’a vu avec le scandale immobilier de Londres. Ce sont quelques-uns des principes de base établis par le Document de politique d’investissement du Saint-Siège et de l’État de la Cité du Vatican, qui vient d’être approuvé et qui entrera en vigueur pour 5 ans en septembre. Dans le même temps, le Comité d’investissement est né, qui établit les stratégies et assure la mise en œuvre effective du Document : le nouvel organe est prévu par le texte de la réforme de la Curie établie par la Constitution « Praedicate evangelium ». Il a pour mission de s’assurer du caractère éthique des opérations dans ce domaine.

La disposition du préfet Guerrero : centraliser tous les « trésors » à Apsa

Le document, préparé par des experts nommés par le Saint-Siège, est une émanation du Secrétariat à l’économie (Spe) – présidé par le jésuite espagnol, le père Juan Antonio Guerrero Alves – le dicastère qui a la tâche centrale de guider et de contrôler, et partagé avec le Conseil de l’économie, présidé par le cardinal allemand Reinhard Marx. Les nouvelles directives font partie du processus de centralisation de toutes les finances du Vatican au sein de l’Apsa, le département pour l’administration du patrimoine, présidé par l’évêque italien Nunzio Galantino. Dans une lettre à tous les dicastères et institutions du Vatican (62) et aux fondations sous contrôle papal (24), Guerrero communique qu’après un mois à compter de l’entrée en vigueur du Document, tous les titres et liquidités éparpillés autour de la Curie (jusqu’à désormais géré de manière totalement autonome, et rarement efficacement) et constituera un « Fonds Vatican » qui sera géré sur les marchés par l’IOR selon les principes du Document.

Confluence dans le « Fonds Vatican » des ressources du Saint-Siège et du Gouvernorat

Combien coûte ce « trésor » global d’Oltretevere ? Secondo fonti vaticane si tratta di circa 2 miliardi, di cui 1,5 della Santa Sede e circa mezzo miliardo del Governatorato, il dicastero che gestisce l’attività dello “stato” (sono due entità giuridiche distinte, anche se su entrambe comanda sempre il Père). Un chiffre donc inférieur aux indications qui circulent depuis des années, notamment celles faites pour l’affaire Sloane Avenue et la disponibilité de la secrétairerie d’Etat. En effet, pour l’achat de la propriété londonienne – dont les pertes étaient encore élevées – des hypothèques ont été contractées, donc des capitaux d’emprunt. Ce chiffre n’inclut pas les moyens propres de l’IOR – un organisme instrumental en dehors du périmètre du Saint-Siège – qui s’élèvent à environ 600 millions, un chiffre alimenté par le dernier budget qui a été alloué à la réserve, et non comme un dividende pour les coffres papaux. , la plupart des bénéfices de l’année.

Exclus des investissements les armes et entreprises qui utilisent des cellules souches embryonnaires

Les règles qui sont lues dans le document sont nombreuses : les pays de la « liste noire » sont exclus, pas de vente à découvert ou de trading à haute fréquence (y compris intrajournalier), et bien sûr pas de contrats à terme et d’options, sauf s’ils sont réellement à des fins de couverture. Les secteurs interdits sont : la pornographie et la prostitution, les jeux d’argent, les armes, les centres de santé pro-avortement, les entreprises qui produisent des contraceptifs et/ou travaillent avec des cellules souches embryonnaires. Des secteurs non exclus mais à éviter : outre les activités pétrolières aussi le nucléaire et les boissons alcoolisées. Les fonds communs de placement et les ETF doivent être privilégiés comme méthodes d’investissement, en évitant les achats directs d’actions et d’obligations. Chaque entité reste propriétaire de ses propres ressources qui ont fusionné dans le Fonds unique. Chaque entité qui versera – selon les règles établies et sans exception – son « trésor » au Fonds du Vatican, restera propriétaire de son propre argent, indiquera au Comité le profil de l’allocation stratégique : conservateur, modéré ou agressif , en fonction de la part des actions à acheter. Mais dans tous les cas ce sera au Comité d’approuver ou non. Dans les grilles fixes, il existe également d’autres restrictions, relatives à l’exposition maximale à la fois sur un seul émetteur. Toutes ces règles ont un an d’exécution : dans ce délai « une stratégie doit être adoptée pour la cession des investissements déjà réalisés par les entités et non conformes à cette politique ».

A la tête du comité, le cardinal « camerlingue », l’américain Farrell

Un rôle central est donc confié au Comité, nommé par le Pape : l’organe est présidé par le Cardinal américain Kevin Joseph Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie – et également Camerlingue – et est composé des membres suivants : Jean Pierre Casey, fondateur et PDG de RegHedge (Grande-Bretagne) ; Giovanni Christian Michael Gay, directeur général de Union Investment Privatfonds GmbH (Allemagne) ; David Harris, gestionnaire de portefeuille de Skagen Funds (Norvège); John J. Zona, gestionnaire d’investissement du Boston College (États-Unis). Le Président de l’APSA et le Compliance Officer (responsable du respect des directives) participent aux réunions du Comité sans droit de vote.



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