Ursula von der Leyen confie les postes économiques les plus importants aux plus grands pays de l’UE


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Les plus grands États membres de l’UE occuperont les principaux postes industriels et économiques de Bruxelles, alors que la Commission européenne cherche à redresser la compétitivité du continent.

Ursula von der Leyen, la cheffe de l’exécutif européen, a présenté mardi sa nouvelle équipe de commissaires, affirmant qu’elle était « dédiée à… la compétitivité, la numérisation et la décarbonisation » et « non pas à la préservation de l’ancien… mais à l’adoption du nouveau ».

Le candidat français Stéphane Séjourné superviserait une stratégie industrielle avec « l’innovation et l’investissement au cœur », tandis que l’Italien Raffaele Fitto gérerait les dépenses du fonds de cohésion, a-t-elle déclaré.

L’Espagnole Teresa Ribera sera l’une des six vice-présidentes exécutives de la Commission, chargées de superviser une « transition propre, juste et compétitive », notamment en tant que régulateur européen de la concurrence, qui sera en charge de la politique de concurrence.

Le Polonais Piotr Serafin sera chargé de gérer le budget de l’Union, notamment d’élaborer le prochain pour la période 2028-2034.

La politique commerciale sera supervisée par le Slovaque Maroš Šefčovič, dans son quatrième mandat de cinq ans, a déclaré von der Leyen, tandis que la politique climatique et la croissance propre seront dirigées par Wopke Hoekstra des Pays-Bas.

La stratégie d’élargissement de l’UE, qui a pris une importance accrue après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, sera dirigée par Marta Kos, candidate slovène. L’Union a ouvert des négociations avec l’Ukraine et la Moldavie, et plusieurs pays des Balkans sont également en pourparlers pour rejoindre l’UE. La Slovénie est une fervente partisane de leur adhésion.

Le Letton Valdis Dombrovskis supervisera la politique budgétaire de l’UE et cherchera à réduire la bureaucratie.

La Portugaise Maria Luís Albuquerque dirigera les efforts visant à intégrer les marchés financiers fragmentés de l’Europe, une priorité absolue pour mettre un terme aux sorties de capitaux vers les États-Unis et fournir davantage de liquidités aux investissements de l’UE. « Il y a une énorme urgence et une pression énorme pour y parvenir », a déclaré Mme von der Leyen.

L’effort de décarbonisation des cinq dernières années, qui a généré une quantité considérable de nouvelles règles pour les entreprises, sera remplacé par une poussée en faveur de la croissance économique et des dépenses de défense plus élevées pour se protéger contre la Russie et d’autres rivaux géopolitiques.

Mais Ursula von der Leyen a déclaré que la menace du changement climatique demeurait et constituait « une toile de fond majeure de ce que nous faisons ».

Ursula von der Leyen : « Nous travaillons tous très dur pour que la nouvelle commission soit en place le plus rapidement possible » © Johanna Geron/Reuters

Le commissaire à la défense, un nouveau poste confié au Lituanien Andrius Kubilius, sera chargé de convaincre les gouvernements nationaux de mettre en commun les dépenses consacrées aux programmes d’armement afin d’en avoir plus pour leur argent.

Le Parlement européen procédera à des auditions des candidats au poste de commissaire, qui devront obtenir le soutien des deux tiers des membres des commissions compétentes pour être admis à exercer leurs fonctions. Le collège des commissaires sera ensuite approuvé par l’ensemble du Parlement d’ici novembre.

La nouvelle commission devait initialement être opérationnelle le 1er novembre, avant les élections américaines qui auront lieu quatre jours plus tard. Mais la Slovénie a retardé les nominations d’une semaine, et d’autres retards sont possibles si le parlement rejette un ou plusieurs candidats.

« Il m’est impossible de prévoir la durée de ce processus », a déclaré Mme von der Leyen. « Nous travaillons tous très dur pour que la nouvelle commission soit mise en place le plus rapidement possible. »

Les élections européennes de juin ont vu une forte hausse des voix pour les partis d’extrême droite et ultraconservateurs, notamment pour Marine Le Pen en France et Giorgia Meloni en Italie. Un point de discorde potentiel avec le Parlement européen est la proposition de donner à Fitto, l’actuel ministre italien des Affaires européennes et fidèle de Meloni, un rôle de vice-président chargé de superviser des milliards de dollars de dépenses annuelles pour les régions les plus pauvres de l’UE, notamment le sud de l’Italie.

Le candidat hongrois, Olivér Várhelyi, qui a déjà été commissaire à l’élargissement, devrait également faire face à des questions difficiles de la part des députés européens en raison de sa proximité avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán.

Les trois autres vice-présidents sont la cheffe de la diplomatie estonienne Kaja Kallas, la Finlandaise Henna Virkkunen, en charge de la souveraineté technologique et de la démocratie, et la Roumaine Roxana Minzatu, qui dirigera la politique des compétences.

Le portefeuille sensible de l’agriculture revient au Luxembourgeois Christophe Hansen, qui devra présenter dans les 100 jours un plan visant à réduire les émissions agricoles et à améliorer les revenus.

Reportage supplémentaire de Paola Tamma et Alice Hancock à Bruxelles



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