Une responsabilité écrasante repose sur les voleurs de courrier et les maniaques des mandats.

Bruno Struys est journaliste.

Bruno Struys

Une fois de plus, les libéraux belges ne donnent pas une bonne image de la profession politique. Tout le monde se souvient encore de la saga de Gwendolyn Rutten qui a quitté la politique nationale, jusqu’à ce qu’on lui annonce soudain qu’elle pourrait devenir ministre flamande.

Cette fois, le gros mot «postenpakker» résonne même bien au-delà de nos frontières nationales. Après une douloureuse débâcle avec la Suède, dont le gouvernement a trébuché sur le pacte migratoire, Charles Michel s’est vu confier l’une des plus hautes fonctions d’Europe. Pourtant, il ne quittera pas ce poste. Il préférerait s’emparer d’une place préférable sur la liste européenne du MR et choisir son propre argent.

Lors d’une conférence de presse en ligne, il a déclaré qu’il serait responsable devant l’électeur, mais seuls les Belges francophones pourront juger en juin, et uniquement sur la question de savoir si Michel serait un bon député européen.

Quoi qu’il en soit, la présidence n’a pas immédiatement valu à Michel une foule d’admirateurs. Plus le mandat dure longtemps, plus les critiques sont nombreuses. La principale chose dont nous nous souviendrons est le canapégate : l’incident en Turquie au cours duquel Michel s’est assis de manière assez grossière à côté du président Erdogan et Ursula Von der Leyen a dû s’asseoir sur un canapé plus loin.

Le président du MR Bouchez écarte les critiques à l’égard de la direction du parti. « Quel parti normal, qui compte dans ses rangs le président du Conseil européen, ne le mettrait pas sur la liste ?

Les personnes plutôt que les idées, c’est effectivement monnaie courante.

« On ne met pas un joueur vedette sur le banc. » C’est avec ces mots que Freya annonça Van den Bossche Le dimanche Le retour de Conner Rousseau. Même si ce joueur vedette exprime du racisme et incite les policiers à recourir à la violence physique contre les Roms ? Même si ce joueur vedette a minimisé cela ? Même s’il voulait empêcher la presse d’en parler ? La direction du parti de Flandre orientale est toujours en jeu.

Tout le monde mérite une seconde chance, et au moins on ne peut pas reprocher à Rousseau son manque d’idées ou son manque de stratégie, mais il a aussi ramené le culte de la personnalité dans le parti.

Il y a bien sûr aussi des hommes politiques qui ont encore une idéologie forte et dont on ne peut pas soupçonner qu’ils sont en quête de ces postes. Il existe même un groupe pour lequel une chose découle d’une autre, car ceux qui ne peuvent ou ne veulent jamais assumer un mandat exécutif peuvent plus facilement rester détachés et avoir des principes. Ce sera l’une des clés du succès de l’extrême gauche comme de l’extrême droite en 2024.

Le week-end dernier, l’essai d’Ilja Leonard Pfeijffer offrait un aperçu qui met sous la peau. « Il est terriblement facile d’ignorer que la démocratie est en train de se démanteler lentement mais sûrement », écrit-il.

La presse parle souvent des agissements des politiciens d’extrême droite, et généralement à juste titre, mais une responsabilité écrasante incombe aux voleurs de courrier et aux maniaques des mandats. Trop souvent, ce sont les démocrates qui constituent la pire publicité pour cette démocratie.



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