POUR une poignée de jours à partir Pâques, Les programmes télévisés sont peuplés de titres sur un thème religieux. Comme, comment Noé, blockbuster de Darren Aronofsky à l’antenne ce soir à 21h25 sur Rai 2.
Doté d’un Russel Crowe musclé et en même temps presque ascétique, le film amalgame de mysticisme et de spiritualité. Revitaliser le fil biblique grâce à grandiose effets spéciaux.
Noé: l’intrigue du film
Après avoir créé le monde et tous les êtres vivants qui la peuplent, dont Adam et Eve, le Créateur condamne la race humaine: “Faute” d’Eve qui désobéit. Plusieurs années plus tard, Noé (Russel Crowe), fils de Lamec, est le dernier espoir de sauver l’humanité et le Créateur, à travers une série de visions oniriques, lui ordonne de construire une arche avant que sa colère ne frappe la planète.
Confus et désorientél’homme demande à ses fils Shem, Ham et Jafet de l’accompagner chez lui grand-père Mathusalem (Anthony Hopkins). Il espère recevoir des éclaircissements sur ces rêves étranges. Entre-temps, après avoir sauvé une petite fille nommée Ila (Emma Watson) que sa femme Nameeh (Jennifer Connelly) propose d’adopter, Noah comprend enfin l’importance de la mission au nom du Divin.
A l’aide d’une graine d’Eden que lui a donnée Mathusalem, il crée une forêt luxuriante : avec des troncs d’arbres il construira une arche qui sera utilisé, selon les directives du Créateur, pour sauver la création des eaux.
Entre mythologie religieuse et dérives fantastiques.
L’histoire de Noé et de son arche bourrée d’animaux est racontée dans Livre de la Genèse de l’Ancien Testament (chapitres 5 à 9). C’est à propos de une narration courte et peu détaillée qu’Aronofsky a enrichie et approfondieajoutant des caractères absents dans les pages sacrées.
Le directeur de Le cygne noir en fait, il a eu quelques difficultés à adapter l’histoire à la durée d’un long métrage puisque, dans les pages de la Bible, les noms ne sont même pas cités des différents personnages de la famille de Noah. Mais, avec la collaboration du scénariste Ari Handel, le cinéaste s’est inspiré de certains passages cruciaux des pages sacrées, comme la querelle de Noé avec l’un de ses fils, pour construire des développements et des situations de pure fantaisie.
Comme la présence de femmes sur l’Arche, absent de la “version originale”, je pouvoirs magiques et thaumaturgiques du grand-père Mathusalem et le personnage de Tubal-Caïn qui voyage sur l’Arche en tant que passager clandestin.
Cette sorte de liberté d’action permettait au réalisateur de libérer tout son talent visuel. Pour son Noé il a choisi un montage frénétique et serréalternant les très gros plans de ses protagonistes avec de longs plans de paysages.
Sans jamais oublier le élément spectaculaire : grâce aux effets spéciaux d’Industrial Light & Magic de George Lucasle réalisateur a construit un monde apparemment non contaminé mais semé d’embûches. Est-ce ressemble plus à un fantasme de Peter Jackson qu’aux vieux blockbusters de style biblique Ben Hur.
Contrairement à ce qui a été fait par exemple par Mel Gibson avec la passion du ChristAronosfky ne semble pas intéressé par leau caractère sacré du texte dont il s’inspire : au centre du film il y a surtout l’espèce humaine et ses pulsions vers le bien et le mal.
Noé de Russell Crowe
Le protagoniste de cette histoire biblique / fantastique est Russel Crowe que 13 ans plus tard Un bel espritembrasse à nouveau le splendide comme compagnon de jeu Jennifer Connelly. Musclé et sanguin comme dans toutes ses performances, l’acteur néo-zélandais est un patriarche biblique très inhabituel. En fait, il se rebelle d’abord, incapable d’accepter volontairement son sort.
L’acteur de Robin des Bois tombe donc dans la peau de un patriarche partagé entre les désirs humains et la volonté divinepresque un gladiateur vegan-écologique ante litteram qui taquine les mangeurs de viande et s’habille de vêtements « éthiques ». La compétence de Crowe réside dans l’inculcation de son caractère non seulement le caractère terrestre mais aussi les tensions spirituelles.
Incarnant parfaitement le caractère ambivalent du film et du partage l’âme “verte” qui l’imprègne.
“Des milliers d’années ont passé et l’histoire de Noé est toujours vivante en chacun de nous“A déclaré l’acteur” C’est un homme qui seul doit faire face à une énorme responsabilité. Même si aucun de nous n’a besoin d’un tel engagement, aujourd’hui nous sommes tous un peu Noé, témoins conscients d’un monde qui se meurt“.
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