Une pop star maudite qui “serait photojournaliste de guerre aujourd’hui”, dit le réalisateur-acteur


Michele Placido raconte enfin son Caravage: il est en fait obsédé par figure d’un peintre révolutionnaire et mauditdu génie et du tueur capable d’éclairer le monde de l’art de son clair-obscur, du temps de l’académie. Placide Signature L’ombre du Caravageson 14e film, dont la première a eu lieu au Festival du film de Rome et à partir du 3 novembre dans les cinémas.

Interpréter Michel-Ange Merisi l’ami a appelé Ricardo Scamarciodans lequel il s’était déjà dirigé Roman criminel et ne Le grand rêve. Le film nous restitue une peintre avec ses vices et ses vertusqui a révolutionné la peinture sacrée de 1600 La peinture prostituées, misérables et pauvres christs. Pour Merisi “la vie était Evangile», Une vision moderne, mais trop avant-gardiste pour l’Église. Le Caravage a brisé de nombreux tabous de l’époque : c’était blasphématoire, mystique et gay. Dommage que Placido ne s’attarde pas du tout sur ce dernier aspect.

L’ombre du Caravage: la parcelle

Italie, 1600. Michelangelo Merisi (Ricardo Scamarcio) est un artiste ingénieux et rebelle contre les règles dictées par le Concile de Trente qui en traçait les coordonnées exactes dans la représentation de l’art sacré. Le Caravage n’a pas suivi les règles, ses peintures ont été considérées comme blasphématoires et ainsi de suite Pape Paul V décide de mandater un agent secret du Vatican, L’Ombra, (Louis Garrel), une enquête pour décider d’accorder ou non la grâce au peintre, après la condamnation à mort pour avoir tué un certain Ranuccio.

Caravage s’enfuit de Rome à Naples. Depuis cette époque Placide nous ramène dans le temps, jusqu’en 1592, dans la vie artistique et personnelle de Michelangelo Merisi), entre talent et perversion, les prostituées (il y a aussi Lena, interprétée par Micaela Ramazzoti, qui devient l’un de ses modèles), orgies et duelsadmirateurs, ennemis (le peintre Baglione – Vinicio Marchioni – n’accepte pas la vision du Caravage) e protecteurscomme le Cardinal Del Monte (Michèle Placido) et Costanza Colonna (Isabelle Huppert).

Riccardo Scamarcio et Micaela Ramazzotti. (Bureau de presse)

Superstar maudite Caravaggio

Michèle Placido nous donne la figure d’un peintre animé par le feu de l’art et incapable de faire des compromis pour donner vie à une vision auquel l’église ce n’était pas encore prêt. Comment pouvait-il accepter qu’une Vierge soit représentée sous l’apparence d’une prostituée ? Attendez-vous à un Le Caravage en pop star mauditepas à Alberto Angela, qui dirige une vie de chien errant et qu’il était constamment à la recherche de la représentation de la vérité. Son côté sombre, qui s’épaissit aussi sur la toile, fait corps avec le génie.

Ricardo Scamarcio. (Bureau de presse)

Scamarcio : “Le Caravage en Elvis Presley”

“Le Caravage et moi avons deux points communs – dit Riccardo – nous sommes des provinciauxet nous sommes émus par une passion authentique, lui pour l’art et moi pour le cinéma. Quand Placido m’a parlé du projet, j’ai commencé à réfléchir Merisi Comme si c’était Elvis Presleyses peintures étaient très puissantes, ils parlaient à l’inconscient et les personnes affectées. Nous avons dit l’homme et le professeur essayer de transférer le fièvre qui l’a ému et son côté fragile. Un dualisme que possèdent tous les grands artistes ».

Pour Isabelle Huppert Caravage c’est « un personnage shakespearien: à travers sa vie il raconte le bien et le mal, le justice et transgression. Aujourd’hui, il abandonnerait sa fibre artistique pour prendre le parti des opprimés du monde ». Pour Placido «serait un photojournaliste de guerre“.

Isabelle Huppert et Riccardo Scamarcio. (Bureau de presse)

Isabelle Huppert et Lolita Chammah. Mère et fille sur le plateau

Isabelle Huppert joue les nobles Costanza Colonna, femme de pouvoir, maîtresse et protectrice de Michelangelo Merisi. “Ceux qui traînent avec lui en perdent la tête”, dit-on dans le film. En fait, toute femme qui s’approche est bouleversée, comme cela arrive à ceux qui observent ses œuvres. Constance abrite et protège Caravage parce qu’il veut le défendre de lui-même, de ses excès et parce qu’il comprend sa grandeur artistiqueau-delà des préjugés de l’Église.

“Costanza connaît Caravage depuis qu’il est enfant et l’accompagne tout au long de sa vie – explique Huppert – d’abord le sien est un amour maternel, puis il se transforme en affection et enfin dans un amour de l’art qui a une signification politique. Cette femme s’identifie à rébellion de Michel-Ange“.

Il joue également dans le film Lolita Chammah, fille de l’actrice française. Ce n’est pas la première fois que les deux partagent le même set. Ici Lolita joue Anna Bianchiniune prostituée aux cheveux cuivrés à la vie tumultueuse qui devient la muse et l’amante de l’artiste. Noyé dans le Tibre son corps gonflé est utilisé pour représenter le Mort de la Vierge, l’une des œuvres les plus importantes, accusée de blasphème, par le maître. “C’est la mort la plus vivante jamais représentéeLa peinture s’appelait.

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