RÉ.disponible depuis peu sur Première vidéo, Chloe est très élégant Mini-série britannique. Le titre, cependant, est un demi-piège, il ne concerne pas Chloé exclusivement, ou du moins pas directement, mais parle plutôt d’une figure insaisissable et fantasmagorique qui est obsédée par elle : Becky.
Un ami d’enfance pauvre et triste d’une belle fille riche et populaire socialite mondainBecky est la vraie (anti)héroïne de celui-ci thriller psychologique féminin – est écrit par Alice Seabright, réalisé par Amanda Boyle et joué par Erin Doherty – avec une teinte mystérieuse qui renvoie unimage effrayante du monde des médias sociaux. Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg d’une histoire qui aborde divers thèmes actuels avec une perspicacité et une crudité admirables, emballées avec un style impeccable et sophistiqué.
Erin Doherty dans une scène de « Chloe ». (Première vidéo)
Chloe: partenaire, mondain et harceleur
Becky (Erin Doherty) a une trentaine d’années, une comparution anonyme et un emploi de secrétaire précaire. Il vit avec sa mère Pam qui me manifeste premiers signes de démence sénile dans la maison où ils ont grandi avec leur sœur, qui a disparu. Ils sont hantés par un passé traumatique qui ne les démasque pas et qui les provoque critiques acerbes et invectives lancées par Pam à sa fille.
Son seul exutoire est le contrôle assidu et compulsif de profil social de sa meilleure amie d’enfance, jusqu’au jour choquant où Page Instagram de Chloé (Poppy Gilbert) annonce sa mort. La vie quotidienne banale de la pauvre Becky est brisée et ses manies obsessionnelles sont détournées vers le mystère qui enveloppe l’adieu du pair.
Surtout depuis que le dernier appel du téléphone portable de Chloé a été dirigé vers Becky, l’ami mis de côté il y a de nombreuses années. Cela suppose l’identité fictive de Sasha Milesriche célibataire professionnel récemment revenu d’un travail prestigieux à l’étranger ça s’insinue dans la vie du cercle de Chloé: son mari, son meilleur ami, son compagnon d’enfance.
C’est le début d’un surréaliste et aberrant immersion dans une réalité faite de mensonges et de fausses vérités qui rendent de plus en plus difficile pour Becky de discerner les frontières entre sa propre vie réelle monotone et solitaire et la it girl virtuelle et intrigante populaire.
De Becky à Sacha
Même si tu demandes pourquoi Becky n’a pas d’abord puisé dans son talent incontestable de camouflage se livrer à une vie plus intéressante, avec amitiés appartenant à l’élite britanniquedes séances de yoga dans des clubs exclusifs et des soirées convoquées par des politiciens de premier plan, la jeune fille se transforme sans effort en une Mata Hari moderne.
Captivant, spontané, sexy et avec le talent enviable de pouvoir s’insinuer dans la vie des autres et lui laisser débiter les secrets les plus inconfortables, son alter ego Sasha est cultivée, élégante, experte en art et bonne psychologue. Précieuse nouvelle entrée de la clique ayant appartenu à Chloé, le voler ce style de vie glamour qu’il avait tant envié, devenant en fait son remplaçant.
Le secret d’un succès aussi improbable réside dans Erin Doherty. Avec un cursus principalement théâtral, l’actrice a une filmographie assez maigre, mais revendique le rôle prestigieux de La princesse Anna dans La Couronne. Doherty a un visage sur son visage qu’on oublie vite et le talent pour en faire ce qu’elle veut. Que ce soit le visage d’une séductrice, d’une super espionne, ou d’une femme oubliable comme tant d’autres (oui, c’est une vertu, surtout pour un interprète).
Erin Doherty. (Première vidéo)
Des looks qui enchantent
L’évolution de Becky en Sasha passe évidemment aussi par la garde-robe. Il paraît bien vrai que la robe fait le moine car l’oubliable jeune femme, initialement enveloppée dans des survêtements synthétiques, les cheveux attachés sur la tête et serrés en catogan, fait un saut de style louable. Sa personnalité devient plus captivante et confiante au fur et à mesure que sa garde-robe devient chic, original et sophistiqué.
De la robe nouveau romantique de Rejina Piyo à la robe à fleurs de Liberty London en passant par le trench fleuri de Neiman Marcus, Sasha s’impose comme une mondaine à imiter, tout comme l’avait été sa muse Chloé.
Brandon Micheal Hall (Josh), Pippa Bennett-Warner (Livia) et Erin Doherty (Becky). « Chloe ». (Première vidéo)
Un casting entièrement britannique
Le reste de la distribution est essentiel pour poursuivre une série qui, magnifiquement emballée, il traite d’atmosphères tellement oppressantes et aliénantes qu’elles incitent le spectateur à tenter de s’évader avant cette fin Hitchcock qui se traduit par une tournure inquiétante. Bill Howle (Dunkerque), dans le rôle du veuf fragile et misérable de Chloé est l’interprète parfait d’un personnage à la présence inoffensive mais insaisissable.
Jack Farthingconnu dans son pays natal pour le rôle comique du fop vide Frederick Threepwood de mouches mouchetées, étonne positivement en tant que DJ toxicomane lâche de Richard. Coquelicot Gilbert (Appelez la sage-femme), bien qu’il ne puisse être vu que dans des flashbacks, c’est si éthéré et préraphaélite dans ses apparitions éphémères pour voler la vedette.
Chloe laisse au spectateur un sentiment d’inconfort : pour la façon dont il peint le relation morbide et malade avec les réseaux sociaux – ou plutôt, entre influenceurs et harceleurs. Pour sa façon de déconstruire la mosaïque de l’hypocrisie de la haute société. Pour la façon dont il instille la méfiance à l’égard de contributions amicales apparemment sincères. Une réalité dont nous ne pouvons pas – et voulons – nous passer.
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