Une mère et son bébé meurent après l’attaque de Poutine contre une clinique en Ukraine


La photo du sauvetage d’une femme enceinte dans les décombres de Marioupol, en Ukraine, a fait le tour du monde. Mais la femme et son bébé n’ont pas survécu.

Par Christopher Buhl

La photo les montre au milieu des pires destructions. Les aides transportent à la hâte la femme blessée hors de la zone de danger. Elle est visiblement blessée à la jambe, son visage est pâle. Elle tient son ventre avec un regard. La femme est très enceinte et l’une des victimes de l’attaque impitoyable de Poutine la semaine dernière contre une maternité à Marioupol.

L’agence de presse AP rend compte maintenant des scènes déchirantes qui se sont déroulées dans un hôpital après l’attaque, alors qu’une équipe de médecins s’est battue pour sauver la vie de la femme et de son bébé.

En raison des blessures graves de la femme, le bébé a dû être accouché par césarienne. Mais selon le chirurgien Timur Marin, il ne montrait « aucun signe de vie ». Il avait précédemment déterminé que le bassin de la femme avait été écrasé lors de l’attaque à la roquette et qu’elle avait subi d’autres blessures graves à l’abdomen.

Les instants qui ont immédiatement suivi la naissance montrent l’incroyable douleur de la mère. Lorsqu’elle a appris que son bébé n’avait pas survécu à l’attaque, la femme aurait crié aux médecins, selon l’AP : « Tuez-moi ! » Après tout, elle a succombé à ses graves blessures. Chirurgien Marin : « Plus de 30 minutes de réanimation de la mère n’ont apporté aucun résultat. Tous les deux sont morts.

Des soldats ukrainiens et des secouristes sont de service dans une maternité de Marioupol qui a été endommagée par une attaque (Photo : picture alliance/dpa/AP)
Des soldats ukrainiens et des secouristes ont été déployés dans une maternité de Marioupol qui a été endommagée par une attaque (Photo : picture alliance/dpa/AP)

Le sort de l’inconnue et de son bébé révèle l’implacable horreur de l’invasion russe. L’attaque de mercredi dernier avait provoqué l’horreur dans le monde entier. Par exemple, elle a écrit au Premier ministre britannique Boris Johnson sur Twitter : « Il y a peu de choses plus odieuses que de cibler les faibles et les sans défense ».


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Après la mort de la femme et de son bébé, le père est finalement venu à l’hôpital pour la récupérer. Ce faisant, les deux hommes ont au moins échappé au sort de nombreuses autres victimes de se retrouver dans l’une des fosses communes creusées dans la ville après les attentats, a indiqué l’hôpital.

Marioupol est la ville la plus durement touchée par la guerre qui a duré plus de deux semaines. La semaine dernière, l’adjoint au maire Sergei Orlow a déclaré : « La ville n’existe plus réellement.

L'image satellite montre un incendie dans une zone industrielle à l'ouest de la ville de Marioupol (Photo: picture alliance / ASSOCIATED PR)
L’image satellite montre un incendie dans une zone industrielle à l’ouest de la ville de Marioupol (Photo: picture alliance / ASSOCIATED PR)

Les voies d’évacuation ont été coupées, les négociations sur les couloirs d’évacuation ont échoué jusqu’à présent et l’approvisionnement en électricité et en eau est coupé. L’attaque insidieuse contre la maternité a été condamnée par le président ukrainien Zelenskyj comme un « crime de guerre ».

La partie russe a nié toute responsabilité et a plutôt fabriqué un récit ébouriffant des événements : des extrémistes ukrainiens se sont enfermés dans la clinique pour utiliser l’hôpital comme base. Aucun patient ou ambulancier n’a été laissé à l’hôpital. L’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU et l’ambassade de Russie à Londres ont qualifié les images de « fake news ».

Cette photo montre également les destructions dans la ville assiégée de Marioupol (Photo : picture alliance / ASSOCIATED PR)
Cette photo montre également les destructions dans la ville assiégée de Marioupol (Photo : picture alliance / ASSOCIATED PR)

Mais les vraies images de l’horreur, qui ont été observées par les journalistes de l’AP, entre autres, démystifient bien sûr cette version comme un mensonge : ils ont documenté les dégâts et vu d’innombrables futures mères enceintes et grièvement blessées qui ont fui ou ont dû être mis en sécurité par les ambulanciers.



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