Une mère a jeté son bébé dans un parc : demande 5 ans de prison et TBS avec traitement obligatoire

En 2022, une femme de Budel-Schoot a si gravement maltraité son bébé que l’enfant avait déjà de nombreuses fractures et contusions à l’âge de six mois. Les détails les plus horribles de ces abus ont été discutés lundi au tribunal de Den Bosch. “J’ai soulevé ma fille très haut dans les airs, je l’ai secouée violemment d’avant en arrière, puis je l’ai jetée avec force dans le parc”, a déclaré la femme (35 ans).

Des tremblements réguliers, longs et violents, des os cassés sur tout le corps, des heures passées dans le couloir ou dans le hangar avec une couche pleine, une immersion dans un bain froid et aussi le fait de jeter l’enfant et de le faire tomber du canapé.

Cette situation totalement intenable s’est révélée au grand jour en novembre 2022, lorsque le bébé de six mois s’est retrouvé à l’hôpital de Weert sous-alimenté et en hypothermie. Les médecins ont vu que tout se passait. L’enfant n’avait pas été correctement soigné et des fractures osseuses ont été constatées sur tout le corps, à différents moments.

Il y avait une fracture du crâne, deux côtes cassées, des poignets, du tibia, des chevilles et du fémur cassés. Certaines fractures ont été causées par de fortes secousses ou par une traction incorrecte (à-coups ou forces de traction), mais les dégâts les plus importants ont été causés par le lancement dans la boîte. Selon la femme, cela s’est produit une fois, mais le procureur et les juges doutaient que cela se soit produit plus souvent.

Mauvaise enfance
La femme était très émue au tribunal et a essayé d’expliquer sa version de l’histoire en plusieurs mots. Elle a admis qu’elle avait fait de mauvaises choses par désespoir et qu’elle avait fait de mauvais choix.

L’histoire de sa vie ressemblait à une mauvaise histoire du début à la fin. Des abus graves et du harcèlement dans sa propre jeunesse à la solitude, à la déficience intellectuelle, aux troubles et aux médicaments. Elle a vécu avec sa mère qui l’a maltraitée jusqu’à l’âge de trente ans. Puis elle s’est mariée et est rapidement tombée enceinte. Cela ne s’est pas bien passé du tout, mais elle n’a pas osé demander de l’aide de peur qu’on lui enlève sa fille.

La femme a eu des disputes avec sa famille et n’a jamais eu d’amis. Après avoir déménagé de Roosendaal à Budel-Schoot, la situation s’est encore dégradée à l’été 2022. Elle était seule dans une maison nue avec un bébé de quelques mois. Son mari travaillait de longues heures et ne pouvait s’occuper de leur bébé que le week-end. La femme a bu des litres de Red Bull pour rester debout.

Elle ne prenait pas correctement ses médicaments, ce qui la rendait encore plus en désaccord avec elle-même. Elle ne se souciait pas des cris du bébé et ne voulait souvent pas les voir. Selon la femme, l’enfant la taquinait et la fille ne voulait pas avoir de nouvelles d’elle.

Des comportements de plus en plus fous
Ce sentiment de rejet a conduit à des comportements de plus en plus fous. La femme a tout pris sur son enfant. Alors elle a grondé l’enfant. C’était une « enfant merdique » et elle « ne voulait plus la voir, elle est juste en train de comprendre », comme elle a décrit sa colère et sa frustration dans ses messages.

Elle secouait souvent durement la jeune enfant et la mettait parfois dans un bain froid, espérant qu’elle arrêterait de pleurer. Dans des messages de colère adressés à son mari, elle l’accusait de l’avoir abandonnée et d’être seule. Le bébé n’a pas reçu suffisamment de nourriture et entre-temps, la femme était également enceinte d’un deuxième enfant.

Le coeur de la mère
Au tribunal, il est devenu clair que la femme avait un besoin urgent d’aide. Ses deux enfants sont désormais dans la même famille d’accueil. Les experts conviennent que la femme a une responsabilité réduite et devrait être traitée et recevoir un TBS sous conditions. Une fois cette étape terminée, d’autres traitements devraient suivre, incluant éventuellement une résidence assistée et une aide aux activités quotidiennes.

La femme sait qu’elle a tort, a-t-elle admis. Elle aurait dû faire des choix différents, a-t-elle déclaré au juge. Mais elle a également montré son cœur maternel en disant qu’elle continue d’espérer retrouver un jour ses filles et son mari.

Des gens en blouse blanche
Ce scénario semblait très lointain lundi. Il s’est passé trop de choses pour que cela se reproduise et les risques de récidive sont bien trop grands. Sa fille aînée a peur des gens qui ressemblent à sa mère et aussi des personnes en blouse blanche. Sa plus jeune fille est née en captivité et a dû être abandonnée une heure après avoir accouché. Elle voit le plus jeune une fois par mois, le plus âgé uniquement en photo.

Elle n’a plus aucun contact avec son mari depuis près d’un an, qui pourrait par ailleurs être poursuivi pour tous les faits. Selon le procureur, il était au courant des abus mais n’est jamais intervenu.

Traitement forcé
Le ministère public souhaite également que la femme reçoive un traitement TBS, mais alors un traitement forcé. Selon elle, le traitement exige beaucoup de la femme et ce sera un chemin long et difficile. Elle a également requis une peine de cinq ans de prison.

L’avocat de la femme a estimé que cette exigence était beaucoup trop élevée et a ignoré les conseils des experts. Elle a fait valoir que la femme elle-même est également une victime et qu’elle a besoin d’une aide urgente.

Le tribunal se prononcera sur cette affaire le 13 mars.



ttn-fr-32