Une croissance moindre entraîne une détérioration du budget : « Peut-être des défis plus importants que le pipigate »

« Pendant que le Parlement s’occupe du #pipigate, des défis plus importants pourraient se présenter », a rapporté sur Twitter Egbert Lachaert, ancien président d’Open Vld. » La collègue du parti et ancienne secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker a ajouté à l’unanimité. « Depuis combien de temps la sonnette d’alarme sonne-t-elle au rouge ? Les réformes du marché du travail, de la sécurité sociale et des retraites doivent être mises en œuvre immédiatement.»

Lachaert et De Bleeker semblaient porter un coup dur à leurs collègues du parti au gouvernement qui les mettaient à l’écart : Vincent Van Quickenborne (acteur principal de sa propre affaire de pipi) et le Premier ministre Alexander De Croo. Les membres de l’Open VLD ont évoqué le nouveau rapport du Bureau du Plan, qui donne traditionnellement le coup d’envoi des négociations budgétaires fédérales. Le gouvernement De Croo a encore un mois pour soumettre ses devoirs budgétaires à la Commission européenne et à la Chambre pour la déclaration annuelle du gouvernement.

Le principe n’a pas l’air très bon. La croissance économique serait plus faible que prévu cette année et l’année prochaine. La croissance devrait tomber à 1 pour cent du PIB cette année et ne pas dépasser 1,3 pour cent l’année prochaine (contre 3,2 pour cent l’année dernière). La croissance de l’emploi diminuerait également. 50 000 emplois seraient créés en 2023 et 40 000 en 2024, après une augmentation exceptionnellement forte de 101 000 emplois en 2022.

Le tableau est nuancé, car ces chiffres décevants sont le résultat d’un ralentissement plus large de la croissance de l’économie mondiale. Les pays voisins, l’Allemagne et les Pays-Bas, sont déjà en récession, mais la Belgique n’ira pas jusque-là pour l’instant.

La différence est que dans notre pays, le budget est beaucoup plus vulnérable. Une croissance plus faible ne fera qu’aggraver le trou dans le budget de l’État. Sans changement de politique, le déficit s’élèverait à environ 30 milliards d’euros, soit environ 5 pour cent du PIB. C’est plus que ce que le gouvernement avait convenu avec la Commission européenne (4,2 %). Si le gouvernement De Croo veut rester sur cette voie, il lui faudra trouver environ 4,8 milliards lors de l’élaboration du budget. Cela semble presque impossible en année électorale.

«Le Premier ministre De Croo dit vouloir faire un effort budgétaire de 1,2 milliard. Il reste encore beaucoup à faire», déclare le député Sander Loones de l’opposition N-VA. « Mais Vivaldi n’y parvient pas et ferait mieux de démissionner. »

«Le budget belge était déjà un désastre. Et son état s’aggrave encore davantage », a déclaré Loones. « De quoi avons-nous besoin maintenant ? Un gouvernement qui gouverne efficacement, qui fait preuve de détermination et qui s’adapte. Mais qu’obtient-on ? Le gouvernement De Croo est déjà aux affaires. Pas de réforme fiscale, pas de réforme sérieuse du marché du travail, pas d’accord sérieux sur les retraites. La situation de la Belgique est de pire en pire.»

Mais le gouvernement flamand connaît également un revers budgétaire. En raison du ralentissement du marché résidentiel, les revenus des droits d’enregistrement seront inférieurs de 500 à 700 millions d’euros en 2024. Les dernières nouvelles Le ministre flamand des Finances Matthias Diependaele (N-VA) prévient que les partenaires de la coalition CD&V ne doivent pas s’attendre à des miracles budgétaires pour le financement de la garde d’enfants. « Je crois aussi absolument qu’il faut davantage de services de garde d’enfants de qualité, mais il faut aussi qu’il y ait une volonté de réformer le système. »



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