Une Coupe du monde sans le Ballon d’Or en titre ? C’est la troisième fois dans l’histoire

Le KO de Benzema avec la France entre dans les almanachs : le joueur récompensé par France Football n’avait plus raté le tournoi depuis 1978

Alerte rouge, sirènes hurlantes. Karim Benzema a agité le drapeau blanc lors de son dernier entraînement avec la France. Pour lui, c’est l’arrêt le plus amer : la blessure de l’attaquant du Real Madrid a coûté à « The Dream » non seulement le premier match de la Coupe du monde (mardi à 20 heures, contre l’Australie), mais toute la compétition. Le joueur était sorti hier de sa séance d’entraînement avec les Bleus souffrant d’une déchirure au quadriceps. Et la journée de l’équipe nationale passa mouvementée : on se demandait quoi faire jusqu’à l’inévitable verdict de l’examen. Nous voilà donc avec l’hypothèse qui devient réalité : une édition de la Coupe du monde disputée sans l’actuel vainqueur du Ballon d’Or. Situation atypique, mais pas unique dans l’histoire. Il existe en fait deux précédents.

OUCH, DON ALFREDO

En 1957, le joueur le plus fort du monde jouait pour le Real Madrid, exactement comme il l’est aujourd’hui. Alfredo Di Stefano s’est offert une saison en extraterrestre : 43 apparitions, 43 buts. Il a remporté, en marquant, la Coupe des Champions en finale face à la Fiorentina, ainsi que le championnat. Il était l’un des protagonistes les plus attendus de la Coupe du monde en Suède prévue pour l’été 1958, mais ne s’est pas qualifié. Avec quelle équipe nationale, me direz-vous ? Il avait fait quelques apparitions pour l’Argentine lors de la Copa America de 1947, mais avait réussi à achever le processus de citoyenneté espagnole dans les années suivantes. Et son équipe n’a pas réussi à détacher la passe pour la Suède : Di Stefano a marqué deux buts lors du succès de la ronde contre la Suisse, l’un des matchs cruciaux, mais ils n’ont pas suffi. La première Coupe du monde s’est jouée en Suède sans le Ballon d’Or : le monde a commencé à jeter son dévolu sur un jeune Pelé (qui, cependant, en raison de problèmes de nationalité non européenne, n’aurait jamais remporté la reconnaissance tant convoitée). Au passage, Alfredo Di Stefano a mis fin à sa carrière sans jamais avoir disputé de Coupe du monde. Quel regret.

PAS DE SIMONSEN

Exactement vingt ans plus tard, même scénario. Cependant, le protagoniste porte un nom nettement moins pompeux. Le grand Borussia Moenchengladbach du milieu des années 1970 a été porté par les buts d’Allan Simonsen : ils se sont arrêtés en finale de Coupe d’Europe face à Liverpool. Mais l’avant-centre danois a volé la vedette au point de mériter le Ballon d’Or en fin d’année : il a remporté le championnat d’Allemagne avec 12 buts et a fêté l’ambitieuse récompense. Simonsen clôt définitivement l’ère Franz Beckenbauer : le Kaiser avait gagné l’année précédente. Cependant, le kamikaze de Gladbach a connu une amère déception avec son équipe nationale : pas de qualification pour la Coupe du monde 1978 en Argentine, avec les rouges et blancs de Copenhague évincés dès le tour de qualification par la Pologne. Après Di Stefano et avant Benzema, le Ballon d’Or a fait l’impasse sur la Coupe du monde.



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