Une anthologie d’histoires et de peintures extraordinaires liées à la vie courageuse des artistes qui les ont peintes, au milieu d’énormes difficultés personnelles et sociales


Serena Dandini (photo de Gianmarco Chieregato).

Nonu dernier jour d’une année aussi compliquée, il est inutile de s’attrister. Dans les moments les plus sombres il faut s’armer d’énergies positives pour tenter de relancer l’élan. Il n’y a pas de formule gagnante pour retrouver un peu d’optimisme mais sans aucun doute un antidote sain au blues des vacances est toujours une bonne lecture.

Même si vous avez déjà financé votre trésorerie annuelle et qu’aucun bonus n’est prévu à l’horizon, je ferais quand même un effort pour la dernière œuvre de Melania Mazzucco Autoportrait. Le Musée du Monde des Femmes (Einaudi).

Une anthologie qui rassemble les œuvres et la vie de 36 femmes artistes racontées à travers leurs peinturesun pour chacun, choisis et catalogués par l’auteur en chapitres allant de la naissance à la vieillesse, en passant par des catégories telles que l’érotisme, le travail, la fraternité et l’avortement.

« Autoportrait. Le Musée du monde des femmes » de Melania Mazzucco (Einaudi).

L’effet est justement celui de passer d’une salle à l’autre dans un musée qui expose enfin les oeuvres de femmes peintres souvent oubliées par l’histoire ou restées invisibles: un destin qui les unit à bien d’autres femmes talentueuses qui ont lutté pour s’imposer dans tous les domaines du savoir humain séquestré pendant des siècles par un patriarcat culturel intrusif.

Mazzucco nous avait déjà emmenés en 2013 dans un autre « Musée du Monde » fascinant racontant les événements et les œuvres de 52 artistes, mais parmi eux il n’y avait que deux femmes. La première à être choquée par cette disparité fut l’auteure elle-même : « … Même moi, qui pensais me battre pour la valorisation du talent féminin, j’étais tombée dans le piège ».

Nous avons tous grandi avec des lentilles déformées par l’histoire et nous avons du mal à voir au-delà des stéréotypes mais quand le regard se libère enfin, la richesse qui apparaît à nos yeux est incroyable. Mazzucco, tel un archéologue passionné, met au jour des peintures extraordinaires liées aux existences tout aussi intéressantes des femmes qui les ont peintes, souvent au milieu d’énormes difficultés personnelles et sociales..

Dans cette visite guidée on découvre entre autres la splendide oeuvre choisie pour la couverture de Pauline Boty, un représentant du pop art des années 60 injustement tombé dans l’oubli. Dans un tourbillon visuel nous passons de l’iris sensuel de Georgia O’Keefe au tendre berceau du tableau de famille de Berthe Morisotjusqu’aux femmes lunaires et presque liquéfiées de Marie Laurencin.

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