Un travailleur humanitaire belge et un diplomate iranien libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers


L’Iran a libéré un travailleur humanitaire belge qui avait été détenu pour espionnage, en échange de la libération d’un de ses diplomates accusé d’une tentative déjouée d’attentat à la bombe contre un rassemblement en France de l’opposition iranienne.

La paire a été échangée vendredi à Oman à la suite d’un accord négocié par le pays du Golfe. Le travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, qui a été arrêté en 2022, avait été condamné à 40 ans de prison tandis que le diplomate iranien Asadollah Asadi a été condamné à 20 ans après avoir été reconnu coupable en Belgique en 2021 dans le cadre du complot à la bombe de 2018.

Hossein Amirabdollahian, le ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré dans un message sur Twitter que l'”innocent” Asadi était “sur le chemin du retour” et reviendrait bientôt dans la république islamique.

Le Premier ministre belge Alexander De Croo a déclaré vendredi : « Olivier Vandecasteele est en route pour la Belgique. Si tout se passe comme prévu, il sera avec nous ce soir. Enfin libre.”

Il a déclaré que Vandecasteele avait été transporté jeudi à Oman “où il a été pris en charge par une équipe de soldats et de diplomates belges”. Il y subit également des examens médicaux “pour évaluer son état de santé et lui permettre de rentrer dans les meilleures conditions possibles”.

Un traité d’échange de prisonniers entre la Belgique et l’Iran a été conclu en 2022 et confirmé par la Cour constitutionnelle belge ce printemps. La Belgique a rejeté les accusations iraniennes contre Vandecasteele, et De Croo a réitéré vendredi l’innocence du travailleur humanitaire.

Des dizaines de ressortissants européens se seraient retrouvés dans les prisons iraniennes ces dernières années, selon des diplomates occidentaux à Téhéran, certains devant être ensuite échangés contre des prisonniers iraniens détenus dans d’autres pays.

Asadi figurait en haut de la liste des personnes que l’Iran souhaitait échanger. Il en va de même pour Hamid Nouri, un ancien fonctionnaire de la justice iranienne qui a été condamné l’année dernière par un tribunal suédois à la prison à vie pour avoir commis des crimes de guerre. L’Iran tient à l’échanger avec un ressortissant suédo-iranien accusé d’espionnage pour Israël, selon des diplomates occidentaux.

Au moins trois doubles ressortissants irano-américains sont détenus dans les prisons iraniennes depuis plusieurs années. La république islamique a déclaré qu’ils pourraient être échangés avec des prisonniers iraniens en Amérique sans préciser qui sont les Iraniens. L’Iran a également lié leur libération, selon des analystes iraniens et des diplomates occidentaux, au dégel d’environ 7 milliards de dollars de pétrodollars iraniens bloqués dans des banques sud-coréennes en raison des sanctions américaines.

Oman et le Qatar ont tenté d’apaiser les tensions entre la république islamique et l’Occident sur le sort des prisonniers emprisonnés. Le ministère des Affaires étrangères d’Oman a déclaré plus tôt vendredi qu’un accord avait été conclu par lequel des prisonniers étaient emmenés de Téhéran et de Bruxelles vers sa capitale Mascate pour être rapatriés.



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