Un sixième paquet de sanctions interdisant les importations de pétrole russe pourrait être sur la table lundi

Plus d’une semaine après que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé au Parlement européen un nouveau sixième paquet de sanctions contre la Russie, comprenant une interdiction d’importer du pétrole russe, les États membres ne sont toujours pas parvenus à un accord. Si les ambassadeurs de l’UE27 échouent également dans les prochains jours, le dossier pourrait se retrouver sur la table des ministres européens des affaires étrangères lundi.

Les ministres des affaires étrangères des États membres se réuniront à Bruxelles après le week-end pour leurs consultations mensuelles. Dans tous les cas, ils discuteront de l’état d’avancement de la guerre russe en Ukraine, mais ils pourraient également envisager le paquet de sanctions.

« Le paquet est pour l’instant encore en discussion au niveau des ambassadeurs, mais si nécessaire, le haut représentant (pour la politique étrangère européenne, Josep Borrell, ndlr) souhaite qu’il reçoive une impulsion politique lundi », a indiqué vendredi une source diplomatique européenne comprise. .

Von der Leyen et la Commission proposent que l’Europe arrête les importations de pétrole en provenance de Russie. Dans six mois, l’importation de pétrole brut ne devrait plus être autorisée et les importations de produits pétroliers raffinés devraient avoir cessé d’ici la fin de l’année. Mais parce que plusieurs États membres craignent pour leur sécurité d’approvisionnement – la Hongrie en tête, mais aussi la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie – le paquet de sanctions est négocié au niveau des États membres depuis neuf jours. Les 27 pays de l’UE doivent approuver à l’unanimité les mesures avant leur entrée en vigueur.

La « discussion technique » sur la manière dont tous les États membres peuvent continuer à sécuriser leurs approvisionnements en pétrole si les importations en provenance de Russie s’arrêtent est toujours en cours, indique un deuxième diplomate européen. « La solution ultime doit être que nous devenions effectivement indépendants du pétrole russe, cela ne doit pas être juste une intention. »

Retard

Lors des négociations, la Hongrie et la Slovaquie auraient obtenu un report jusqu’à fin décembre 2024 pour mettre en œuvre l’interdiction d’importer et la République tchèque jusqu’à fin juin 2024. Aussi, sur l’insistance de la Grèce, l’interdiction faite aux pétroliers européens de transporter Le pétrole russe vers les pays tiers serait levé, ont reçu le colis. On parle aussi d’une « compensation financière » pour rallier tous les États membres. Malgré tout cela, cependant, aucun accord n’a été trouvé. Une vidéoconférence avec certains États membres d’Europe de l’Est, promise par von der Leyen, n’a pas encore eu lieu. Sa visite lundi au président hongrois Viktor Orban n’a pas donné lieu à une percée.

Dans tous les cas, les mesures énergétiques seront liées au plan REPowerEU, dont la Commission proposera les détails mercredi prochain. Ce plan devrait accélérer l’élimination complète de la dépendance de l’Europe vis-à-vis des combustibles fossiles russes, mais également accélérer l’évolution de l’UE vers un approvisionnement énergétique plus durable.

division

Si l’UE ne parvient finalement pas à un accord du tout, l’unité européenne sera rompue pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, prévient le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitro Kuleba. « Je voudrais vous rappeler que c’est exactement ce que le président Poutine essaie de réaliser depuis de nombreuses années : briser l’unité au sein de l’UE envers l’Ukraine. » Selon lui, l’Europe est à un point critique.

On souligne dans les milieux européens que le fait que les négociations durent déjà depuis neuf jours n’est pas un signe de division. En tout état de cause, les 27 conviennent que des sanctions supplémentaires doivent être imposées à la Russie et que l’Union européenne doit sortir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Seule la manière dont cela devrait être fait doit encore être concrétisée », lit-on diplomatiquement.

Sanctions contre le personnel militaire

En plus d’une interdiction d’importer du pétrole russe, le sixième paquet comprend également des sanctions contre les soldats russes impliqués dans les meurtres de civils à Butha et le siège de Marioupol en Ukraine. La Sberbank et deux autres grandes banques russes seront détachées du système de paiement international Swift, et trois chaînes de télévision appartenant au gouvernement russe ne pourront plus diffuser ou diffuser dans l’UE. Selon divers médias, il est désormais envisagé de déconnecter ces sanctions de l’embargo pétrolier et de les ratifier.

L’un des États membres a été informé que ces mesures sont techniquement entièrement préparées. « C’est frustrant de ne pas pouvoir avancer », a-t-il déclaré. La Commission a-t-elle alors été trop expéditive et a-t-elle mis sur la table un paquet irréalisable? « Ce ne sont pas de mauvaises propositions, mais des propositions ambitieuses. Et sans ambition vous n’irez nulle part », assure la source diplomatique européenne déjà citée. « Le paquet de sanctions doit-il être scindé ? C’est aux États membres de décider. Mais il y a une certaine cohérence dans le paquet, et je pense qu’il faut la maintenir.

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