Ce soir à 19 heures, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) et ses vice-Premiers ministres se réuniront pour forcer une percée dans la réforme des retraites. Un certain nombre de mesures sont sur la table qui devraient permettre aux gens de travailler plus longtemps, comme l’octroi d’une prime de retraite à ceux qui travaillent plus longtemps que nécessaire. Dans le même temps, les conditions sont réunies pour accéder à la retraite minimum de 1 500 euros. Mais tout cela est-il abordable ? Les avis divergent à ce sujet.
Le dernier rapport de la Commission d’étude sur le vieillissement montre que les coûts vont fortement augmenter dans les années à venir. Si nous avons jusqu’à présent dépensé environ 11 % du produit intérieur brut pour nos pensions, cela passera à près de 14 % d’ici 2050. L’augmentation est la plus forte entre 2040 et 2040, car de nombreux Belges atteignent l’âge de la retraite durant cette période. Après cela, l’impact diminue.
D’autres dépenses sociales augmenteront également fortement d’ici 2050. Au total, le budget passera de 25 % du PIB à 30 %. La plus grosse bouchée va aux pensions, la deuxième aux soins de santé. Dans le même temps, les coûts de l’incapacité de travail et des allocations familiales restent relativement stables.
Besoin de réforme
Selon le comité du vieillissement, il est crucial que le taux d’emploi dans notre pays soit stimulé pour que les coûts du vieillissement restent abordables. Bien que le gouvernement De Croo vise officiellement 80%, il lui reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre cet objectif. Sans mesures supplémentaires, le taux d’emploi en 2030 sera de 74,6 %. En d’autres termes, une réforme en profondeur sera nécessaire.
En revanche, il est positif que le risque de pauvreté parmi les retraités diminue. Cela s’explique en partie par le relèvement des pensions minimales et l’indexation des prestations sociales. Jusqu’au milieu des années 2030, ces prestations augmenteront plus vite que le seuil de pauvreté. En outre, les femmes deviennent de plus en plus actives sur le marché du travail, ce qui signifie qu’elles se constituent également une pension plus élevée.
Il est peu probable que ce rapport lève les contradictions politiques autour de la réforme des retraites. Pour les libéraux et le CD&V, cela confirme qu’on ne peut pas se permettre l’extravagance, tandis que les socialistes et les verts voient l’importance d’une retraite minimum forte et large. Reste à savoir si le gouvernement parviendra à un accord ce soir.